Hier (Evelyne Trân)

Hier absent est là déjà cordée sauvage.

Hier te cherche comme un bec d’aigle.

Hier est une sortie d’oiseau

sur le créneau de pierre

moisie et toujours tendre.

Hier se balance inquiétude

d’arbre volé dans le désert.

Hier est une voile sourde

au bout du mât crémeux.

Il faut que j’y batte des ailes

d’une colonne ravie sous mes doigts.

Adieu, dieu aveugle,

c’est qu’une chair honteuse

a anéanti quelque cercueil

où dort le jour multiplié de tes offres.

Oui, hier au-dessus des bouquets

ne te soulève qu’étonnée

Oh, sans bruit, toi qui touches la mort.

Hier béni, tu as le béret neuf

d’un aventurier dans les cieux

la pierre qui joue avec ton soulier.

Hier en fuite,

hier demain,

hier déjà te cherche,

toi qui te crois goutte d’encre sauvage.

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