L A N U I T D U C O R M O R A N
Un petit homme s’ennuie à jouer les prophètes
Et lance dans la nuit des oiseaux à fléchettes
Quand sa poule, très cool, enfile des bas de soie.
À l’ambre de la vie exploitée de devis,
Cerné par le devoir qui le met au défi,
Il ne pourra jamais ensevelir la foi
Si son si lancinant, silencieux navire
Ne l’emporte à ravir aux nues des Cormorans.
Regardez le puissant navire dans les dunes de sable :
Dansez sirènes à l’horizon.
Sans cœur pour ses ancêtres, imprécateurs, devins,
Exécuteurs publics des grands maux de demain,
Ce petit homme en vient à ne penser qu’à soi.
Aux embruns de l’envie perdus dans le désert,
Les gardiens de l’amour qui parfume les airs
Allument dans les cieux l’étoile d’autrefois
Si leur si lancinant, silencieux navire
Les emporte à ravir aux nues des Cormorans.
Regardez le puissant navire dans les dunes de sable :
Dansez sirènes à l’horizon.
Au coucher du soleil sur la rose des sables,
Ses graffitis d’amour sur son château de sable
Font chanter les couleurs des reflets de la vie.
Le Cormoran du ciel s’envole et fait la fête
Dans une nuit sublime de lunes et comètes.
Le petit homme a ri et puis il est parti
Sur son si lancinant, silencieux navire
Qui l’emporte à ravir aux nues des Cormorans.
Regardez le puissant navire dans les dunes de sable :
Dansez sirènes à l’horizon.
Dit pendant l’émission « Deux sous de scène »
sur Radio Libertaire au mois de mai 2010 par Jean-Marie Blanche.