Juste un souvenir – Textes de Jean COCTEAU, Boris VIAN, Marcel MOULOUDJI, Lucienne BOYER, Charles TRENET, Louis ARAGON… avec Myriam BOYER et la participation de Philippe VINCENT. Mise en scène Gérard VANTAGGIOLI au Théâtre POCHE MONTPARNASSE 75 Bd du Montparnasse 75006 PARIS du MARDI AU SAMEDI 21H jusqu’au 14 Janvier 2024. REPRÉSENTATIONS EXCEPTIONNELLES LES DIMANCHES 31 DÉCEMBRE, 7 ET 14 JANVIER À 17H.

Lumières : Franck MICHALLET

Photos : Gérard VANTAGGIOLI

Il y a des poèmes, des chansons, des airs, des refrains qui ne vous quittent pas. Enfin, on croit les avoir oubliés mais ils se rappellent à vous de façon inopinée parfois, sans crier gare. Alors vous avez la tentation de vous retourner et soudain le souvenir de la personne qui les a chantés vous revient et vous souriez d’émotion, chic, pensez-vous, la voilà ma madeleine de Proust !

Les textes qu’elle interprète sur scène, c’est évident Myriam BOYER les connait par cœur, non pas comme une table de multiplication, non par cœur parce qu’ils sont enracinés en elle et on a même l’impression qu’ils étaient présents à tous les étages de sa vie d’artiste.

Il ne s’agit pas d’un récital, ni d’une lecture. Les textes qu’elle avait envie de dire et non de chanter, se sont présentés à elle spontanément et c’est toute une famille de poètes qui se sont donné rendez-vous chez Myriam pour le plaisir de se côtoyer et surtout de s’écouter sans décliner son identité, en se tenant la main comme dans une ronde. C’est au public de deviner quel auteur se cache derrière tel texte. Mais voilà les histoires s’enchainent si bien qu’on ne sait plus où est la fin ou le début d’un souvenir. Cocteau, Trenet, Queneau ? Au fond peu importe, les textes sont là pour être entendus, ils transitent par la voix de Myriam qui leur offre le gite et le couvert. Et elle l’annonce pour se faire plaisir aussi en s’exprimant car les mots d’un tel ou d’une telle poète deviennent les siens à chaque représentation.

La vérité c’est que l’on se souvient plus des interprètes des chansons que de leurs auteurs. Myriam BOYER nous convainc que les textes peuvent vivre indépendamment des personnes qui les ont rendus célèbres. C’est cette vie des textes à l’intérieur d’elle-même dont elle témoigne dans ce spectacle avec passion.      

Vous l’aurez compris, le spectacle de Myriam BOYER est très personnel, intense, réjouissant ! C’est un baume au cœur pour les amoureux de la poésie !

Le 25 Décembre 2023

Evelyne Trân

N.B : Myriam BOYER était l’invitée de l’émission Deux sous de scène sur RADIO LIBERTAIRE 89.4, le samedi 23 Décembre 2023 en podcast sur le site de Radio Libertaire. Ci-dessous extrait de l’entretien.

Article également publié dans le MONDE LIBERTAIRE.FR

https://www.monde-libertaire.fr/?articlen=7631&article=Le_brigadier_redecouvre_des_textessur<<

Les Téméraires de Julien Delpech et Alexandre Foulon à la Comédie Bastille 5 Rue Nicolas Appert, 75011 Paris à partir du 7 septembre 2023 – Mercredi 19h, jeudi 21h, vendredi 19h, samedi 21h et dimanche 17h, jusqu’au 16 juin 2024.

Interprètes / Intervenants

  • Mise en scène : Charlotte Matzneff
  • Interprètes :
  • Romain Lagarde : Emile Zola
  • Stéphane Dauch : Georges Méliès et Charpentier
  • Sandrine Seubille : Alexandrine Zola
  • Barbara Lamballais : Jeanne, Edith, journaliste et serveuse anglaise
  • Antoine Guiraud ou Arnaud Allain: Marcel, Bernard Lazard, Auguste Kestner, Clemenceau, Client bar
  • Armance Galpin : Eugenie Méliès, Joséphine, journaliste, vendeur de journaux
  • Thibault Sommain : Alphonse Daudet, Rodays, employé de Clemenceau, juge, vendeur de journaux, serveur, serveur italien, Jean, journaliste
  • Assistante Mise en scène : Manoulia Jeanne
  • Créateur Musique : Medhi Bourayou
  • Créateur Lumière : Moïse Hill
  • Scénographe : Antoine Milian
  • Costumière : Corinne Rossi
  • Régisseur : Alexandre Foulon

Bande annonce https://www.youtube.com/watch?v=Qa8drs83gIM&t=8s

Si le « J’accuse » de Zola fait partie de la mémoire collective, peu de gens se souviennent que Mélies ce pionnier du 7ème art fut également le premier réalisateur d’un film politique dans l’histoire du cinéma, intitulé L’affaire Dreyfus : https://www.youtube.com/watch?v=1vu_VO0xflQ.

Dans la pièce Les Téméraires, les auteurs Julien Delpech et Alexandre Foulon mettent en parallèle d’une part l’engagement de Zola et d’autre part celui de Méliès.

Pour rappel à l’époque où se déclencha le scandale de l’affaire Dreyfus (1894-1906), la France connait une fièvre nationaliste. L’idéologie antisémite prospère, relayée notamment par la presse sous la plume d’Edmond Drumont. Alfred Dreyfus, un officier de confession juive est accusé injustement d’espionnage.  Zola convaincu de son innocence utilise à son tour la presse pour dénoncer dans son célèbre article un complot judiciaire que la raison d’état entend passer sous silence.

Bien que le nœud de la pièce soit l’engagement de Zola et de Méliès, les auteurs introduisent la petite histoire dans la grande de façon à donner figure humaine à Zola dont les problèmes de couple peuvent faire sourire. « Mais comment va-t-il s’en sortir ? » se demandera le public intrigué par la vie particulièrement compliquée de cet homme.  

Il s’agit d’un spectacle haut en couleurs, tout feu, tout flamme qui transporte le public dans la fin du 19ème siècle avec une ambiance très « Jules Verne » et qui séduit par sa scénographie inventive et surtout les prestations des artistes avec en tête Romain LAGARDE qui compose un Zola très attachant.

Des scènes fortes, notamment celle du tournage du film de Mélies ou celle de la fuite de Zola à Londres permettent de mesurer l’impact de l’affaire Dreyfus. Comment ne pas se poser des questions sur la mort de Zola honni par les antisémites.

Les auteurs cependant ne s’appuient pas sur l’aspect sombre de l’affaire Dreyfus, ils mettent plutôt l’accent sur le dynamisme et le courage de ces Dreyfusards qui ont combattu pour faire éclater la vérité, laquelle faute de combattants serait restée lettre morte.

Gageons que ce spectacle avec une mise en scène particulièrement attractive de Charlotte MATZNEFF suscitera l’intérêt des historiens ou politologues en herbe car l’affaire Dreyfus n’a pas fini de nous interroger sur l’état de nos consciences morales et politiques.

Le 11 décembre 2023

Evelyne Trân

N.B : Article également publié sur LE MONDE LIBERTAIRE https://www.monde-libertaire.fr/?articlen=7604&article=Le_brigadier_et_le_capitaine