Fauteuil d’artiste de Frédéric ZEITOUN aux Editions l’ARCHIPEL

Je ne suis pas peu fière de l’avoir fait sortir de ses gonds, lors d’une interview sur Radio libertaire, Frédéric ZEITOUN à propos de son livre autobiographique « Fauteuil d’artiste ».

Je l’ai qualifié d’homme gentil car à la lecture de son livre j’ai été étonnée par le nombre de personnes qu’il remerciait pour lui avoir ouvert leurs portes tout le long de son parcours d’artiste.

A mon sens, sa notoriété Frédéric ZEITOUN la doit à sa persévérance, à sa capacité de communiquer ses coups de cœur en tant que chroniqueur musical « curieux du talent d’autrui », à sa créativité en tant que parolier et à son succès d’estime comme il le dit lui-même en tant qu’interprète de ses propres chansons.

Bon, Frédéric Zeitoun a cette particularité d’être né paraplégique. Comment dans ce cas-là passer inaperçu ? Lors de la parution de son premier 45 tours, il confie « Les premiers articles qui me sont consacrés me mettent mal à l’aise. J’ai la désagréable sensation que mon fauteuil roulant y est plus vendu que mes chansons ».

«Il n’est de pire handicap que celui qu’on lit dans le regard des autres ». C’est souvent un parcours de combattant que celui d’un-e artiste, à fortiori lorsqu’il faut annoncer qu’on est accompagné d’un fauteuil roulant. Mais Il n’a jamais été question pour Frédéric de renoncer à sa passion : « La chanson est la colonne vertébrale de ma vie ».

Dès lors, il lui importe de rendre hommage à ses parents pour qui rien n’était impossible et aux nombreux artistes avec lesquels il a travaillé : Frédéric François, Charles Aznavour, Bertignac, Hugues Auffray, Yves Duteil, etc. ainsi qu’aux personnes moins connues qui l’ont soutenu.

Frédéric Zeitoun est devenu malgré lui le porte-parole des personnes en situation de handicap : « J’aimerais d’ailleurs expliquer pourquoi je m’exprime toujours en parlant de « personnes en situations de handicap » ou de « personnes à mobilité réduite » et jamais de personnes handicapées. Ce n’est pas par coquetterie. Le mot « handicapé » n’a rien de honteux ou de tabou mais il est porteur dans l’inconscient collectif de maladie, de souffrance, d’empêchement et d’incapacité. Être handicapé ce n’est pas selon moi un état définitif et permanent. Face à un escalier une personne en fauteuil roulant est en situation de handicap. Pour peu qu’elle trouve un ascenseur qui fonctionne, plus rien ne la différencie de celui ou celle qui va grimper les marches quatre à quatre ».

Il confie « Ma seule ambition était d’apparaitre « comme tout le monde ». Je ne voulais en aucun cas être référencé comme un porte-parole de la cause. Aujourd’hui avec le privilège de l’âge, je sais que l’expression « comme tout le monde » ne veut rien dire. Le retard pris pour les personnes en situations de handicap est tel que j’ai décidé de m’exprimer haut et fort pour moi et surtout pour ceux qui n’ont pas voix au chapitre ».

La banderole « Liberté, égalité, fraternité » a encore bien du souci à se faire. Car c’est notre regard sur nous-mêmes qu’il faudrait décrire comme handicapé.
Combien d’établissements publics, moyens de transport, théâtres, cinémas, toilettes dans les cafés, restaurants, etc. ne sont pas accessibles aux personnes à mobilité réduite ? C’est effarant !

« Personne n’est comme tout le monde
Personne n’est comme personne
Dans ce drôle de bas monde
Qu’est pas fait pour tout le monde 
»

chante Frédéric Zeitoun.

« Croyez-moi je ne suis pas un tiède » m’a assuré ce drôle de saltimbanque qui porte dans son cœur le Gorille de Brassens.

Le 30 décembre 2022

Evelyne Trân

N.B : Article initialement publié dans le MONDE LIBERTAIRE.FR

N.B : Frédéric ZEITOUN était l’invité de l’émission DEUX SOUS DE SCENE sur RADIO LIBERTAIRE 89.4, le Samedi 24 décembre 2022. En podcast sur le site de Radio libertaire et ci-dessous :

La putain respectueuse de Jean-Paul Sartre au Théâtre ESSAION – 6 rue Pierre au Lard 75004 PARIS du 15 décembre 2022 au 22 janvier 2023, les jeudis, vendredis et samedis à 21 H 15. Relâche les 24 et 31 décembre 2022.

Voir la bande annonce

  • Mise en scène : Lætitia Lebacq
  • Avec :
  • Lætitia Lebacq : Lizzie
  • Baudouin Jackson : « Le nègre »
  • Bertrand Skol : Fred
  • Philippe Godin : Le sénateur

Cette œuvre théâtrale de jeunesse de Jean-Paul Sartre (publiée en 1947 et représentée en 1948) n’a rien perdu de son piquant. Écrivain engagé, Jean-Paul Sartre s’est inspiré d’un fait divers particulièrement odieux qui a défrayé les chroniques aux États-Unis dans les années 30, l’affaire des Scootsboro Boys, accusés du viol d’une « blanche » et injustement condamnés.

Le Pouvoir et la Justice voilà 2 entités dans la balance. Aujourd’hui même en France, la magistrature n’a de cesse de se déclarer indépendante des pouvoirs en place. En tant que citoyens lambda, nous voulons croire à l’intégrité des juges mais quand d’une vérité énoncée ou passée sous silence dépend notre tranquillité et plus grave encore le destin d’un homme ou d’une femme, nous pouvons saisir ce que signifie « sauver sa peau » dans un système oppressif où c’est toujours la loi du plus fort qui s’exerce.

En résumé, Jean-Paul Sartre à travers le portrait d’une putain naïve et sympathique, démontre qu’en dépit de sa bonne foi, de son sens inné de la justice, elle va être acculée à faire un faux témoignage, abusée par les discours d’un sénateur qui va flatter son désir de reconnaissance par un milieu Respectable.

Écrasée par son complexe de classe inférieure, par les rapports de domination masculine qu’elle a intériorisés comme indépassables, la Putain n’a pas de liberté de pensée, parce qu’elle se trouve isolée, qu’elle est dépendante pour survivre des bonnes ou mauvaises volontés de ses supérieurs, condamnée en somme à la boucler.

Cette constatation tragique est le pendant d’une autre réalité celle qui dénie au « Nègre » l’égalité des droits avec un « Blanc » parce que considéré inférieur.

Nous voyons la Putain pleine de vie, enjouée et tendre vis à vis d’un client qu’elle vient d’adopter. Nous la devinons généreuse par nature mais guère réfléchie. Ses réactions sont spontanées, elle promet au « Nègre » de ne pas témoigner contre lui puis plus tard, oubliant sa promesse, elle adhère au discours du Sénateur parce qu’il a touché sa corde sensible, en lui demandant de sauver un « Blanc ».

Cette Putain, peut susciter les moqueries du spectateur, quelle cruche n’est-ce pas ? Mais la vérité, c’est qu’elle fait pitié. Cette pitié, elle s’adresse à nous-mêmes. Comment aurions-nous réagi à sa place, aurions-nous résisté à la tentation de faire un faux témoignage pour sauver notre peau ?

La pièce sur la forme est tout à fait avenante. La mise en scène de Laetitia Lebacq est vive et fort bien rythmée, on entend même des spectateurs rire dans la salle. Allons-nous rire du pauvre « Négre » qui va jusqu’à prier une « Blanche » de le cacher ? Nos instincts primaires vont-ils se réveiller ? Chasse à l’homme, à l’animal, à la Putain ?

Sommes-nous « Blancs » ou « Noirs » ou « Blancs » et « Noirs » ? Elle a quelle couleur notre bonne conscience ? Nous rions noir et blanc pour ne pas pleurer.

Car que voyons-nous sinon deux personnes, une Putain et un « Nègre », prises au piège comme des rats par des hommes masqués au pouvoir.

La cage est attrayante, elle a un côté kitsch de boîte à musique des années trente, la souris bien jolie, le « Nègre » vraiment noir. Les spectateurs pourraient aisément se laisser abuser par « l’ambiance moite » qui rappelle l’univers d’Elia Kazan. C’est toute la réussite de ce spectacle captivant et percutant servi par une belle distribution de comédiens et la présence de Laetitia LEBACQ.

Article mis à jour le 22 décembre 2022

Evelyne Trân

N.B : Article publié également sur LE MONDE LIBERTAIRE.FR

N.B : Laetitia LEBACQ était l’invitée de l’émission DEUX SOUS DE SCENE sur RADIO LIBERAIRE 89.4, en 2ème partie le samedi 17 décembre 2022, en podcast sur le site de RADIO LIBERTAIRE.

SARRAZINE de Julie ROSSELLO ROCHET – du 17 au 20 janvier 2023 au Théâtre JOLIETTE à MARSEILLE .

Photo de Jean-Louis FERNANDEZ

Tournée

27 Janvier 2023 au Polaris – Corbas
23 mars 2023 au TMG – Grenoble
Du 23 mai au 3 juin 2023 aux Célestins – Lyon

Mise en scène Lucie Rébéré

Jeu Nelly Pulicani

Avec les voix de Bouacila Idira, Ruth Nüesch, Mitchelle Tamariz et Gilles David

Collaboration artistique Lorene Menguelti et Nans Laborde Jourdaà

Scénographie Amandine Livet

Costumes Floriane Gaudin

Lumières et régie générale Pierre Langlois

Création sonore Clément Rousseaux

Chargé de diffusion Philippe Chamaux

Administration, production, diffusion Les Aventurier.e.s, Philippe Chamaux

Il est des livres puissants qui résonnent comme une claque sur le dos, qui vous assiègent, vous incitent à revenir sur vos pas pour ressaisir une émotion, une odeur, un frisson, des livres qui vous arracheraient une larme alors même que vous l’avez refoulée ou bien qui vous rapprochent de douleurs indicibles, une sorte de mélancolie émanant de certains paysages, le roman L’ASTRAGALE d’Albertine SARRAZIN en fait partie et pourtant ce qu’il raconte est hors des sentiers battus.

Ce roman dont la trame est autobiographique a été écrit en prison en avril-août 1964. En résumé, c’est le récit d’une cavale suite à une évasion de l’héroïne qui se brise l’astragale, un petit os du tarse et est recueillie par Julien un repris de justice.

Une bataille pour la vie…mais les dés sont pipés. Quand votre destin se joue au jeu de l’oie. Une tête brûlée, Albertine sûrement. N’importe comment, elle pour les autres, elle s’écrit. Et ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir s’écrire, d’avoir au bout de son stylo une flamme qui résiste et qui pénètre sans vous aveugler.

Qui s’intéresse à l’écrivaine est au courant de son curriculum vitae. Albertine a été abandonnée à la naissance à Alger. Elle a été adoptée par des personnes d’un milieu bourgeois qui, incapables de la comprendre, ont préféré la renier et l’envoyer en maison de correction. Albertine est une délinquante, elle connaitra la prison, la prostitution, l’amour avec Julien, le succès littéraire et la mort à 29 ans des suites d’une opération mal préparée.

Le spectacle est inspiré par la lecture de l’Astragale mais il n’est pas conçu comme un biopic. Il induit un parallèle entre l’histoire d’Albertine et la jeune comédienne Nelly PULICANI laquelle à la recherche de traces de sa famille pied noir est fascinée par le personnage.

L’auteure Julie ROSSELLO ROCHET, la metteure en scène Lucie REBERE, la scénographe Amandine LIVET ont travaillé de concert avec Nelly PULICANI pour accoucher de Sarrazine  l’Albertine d’aujourd’hui.

Le témoignage de l’écrivaine sur les conditions d’enfermement en prison est toujours d’actualité. Sa révolte, sa « fureur de vivre » mais aussi ses émotions, ses fragilités, transitent par le corps et la voix de Nelly Pulicani.

Cette dernière a pour « partenaire » une baignoire dans laquelle elle plonge plusieurs fois pour exprimer ses transformations au cours de son récit.  

Sa performance extrêmement physique est non seulement phénoménale, elle est poignante.

 Voilà un spectacle exaltant que nous pourrions intituler « Albertine retrouvée » grâce à Sarrazine.  

Le 13 Décembre 2022

Evelyne Trân

Article publié également dans le MONDE LIBERTAIRE.FR

Matelot Poème dédié à Philippe JARRY – Improvisation musicale TIM LASER : SITAR – PERCUSSION DIJIRIDOO, GUIMBARDE & MICHEL SEULS FLUTE, PERCUSSION, BOL TIBETAIN

Matelot

J’irai mouiller au large de ta mémoire, matelot,

Pour une fleur d’écriture salée.

Ton toit sera étoilé, vois-tu et ton absence criminelle.

Celle de Mallarmé qui disait « La chair est triste, hélas,

Et j’ai lu tous les livres ».

Comme un grand œil au dessous de la mer, décrit,

la coque de ton innocence abrupte,

à travers une planche, avant le coup du marteau,

indéfinissable, évanouie, ta main tendue, sans adresse,

parlera l’étendue de la mer et ta solitude blessée.

Tu as pris au mot le verbe « aller »

 Et ceux qui de demandent « comment vas-tu ? » sont cons,

mais ce n’est pas grave

car l’eau trouble de ta mémoire nourrit l’écorce encore jeune

de tes épousailles avec l’arbre.

Et sur l’eau, la vérité n’aura l’air que d’un lézard effarouché,

Et sur tes épaules, l’enfant aura l’impression de toucher le ciel,

Et sans excuse, tu existeras.

Au large de ta mémoire, j’irai refaire le geste de l’enfant à genoux face à la mer « Mon Dieu, mon père, mon Dieu ma mère, pourquoi m’avez-vous fait naître ? ».

Et tu approuveras leur silence,

dans un coin de mouchoir, ta douleur,

comme un peu de fièvre, comme un peu de flamme pour les éclairer.

Evelyne Trân   

Je ne suis pas de moi – Texte de Roland Dubillard – Adaptation et mise en scène Maria Machado et Charlotte Escamez avec Denis Lavant et Samuel Mercer du 30 Novembre au 31 Décembre 2022 du Mardi au Samedi à 19 H, le Dimanche à 15 H 30 au THEATRE LE LUCERNAIRE 53 RUE NOTRE-DAME-DES-CHAMPS 75006 PARIS

DISTRIBUTION

Texte : Roland Dubillard
Adaptation et mise en scène : Maria MachadoCharlotte Escamez
Avec : Denis LavantSamuel Mercer

Design sonore : Guillaume Tiger
Lumière : Jean Ridereau
Vidéo : Maya Mercer
Chorégraphie : Julie Shanahan (Tanztheater Pina Bausch)
Décor : Didier Naert
Costumes : Agnès b
Assistante à la mise en scène : Eugénie Divry
Coproduction : Marie-Cécile RENAULD

Coordinatrice de production : Danièle Ridereau

Roland DUBILLARD et son petit air chafouin dans La Grande Lessive de Jean-Pierre Mocky aux côtés de Bourvil et Francis Blanche, lunaire et solaire à la fois !

Je ne suis pas de moi voilà une phrase absurde qui rappelle l’autre phrase célèbre en toutes lettres sur le tableau de Magritte « Ceci n’est pas une pipe ».. Nom d’une pipe et alors ? Y a t-il des évidences trop cruelles pour ne pas désigner l’arbre qui cache la forêt ou toucher du doigt l’homme puzzle qui joue avec nos nerfs. Roland Dubillard en somme était caméléon.

Dans le spectacle conçu par Maria Machado et Charlotte Escamez à partir des Carnets en marge rédigés entre 1947 et 1997, Roland Dubillard nous tend un miroir, une sorte de lac d’argent qui célébrerait ses noces avec le théâtre. Comment s’étonner alors de l’apparition de ces 2 clowns dansants, Denis Lavant et Samuel Mercer qui incarnent ce récital de notes comme dans un jeu de cirque.

De sa voix caverneuse, quelque peu gouailleuse, LAVANT lâche « Comme je suis nombreux ce soir, on s’écoute, c’est reposant de se tenir à distance de soi même ». Il joue l’homme mûr, heureux de ne pas pouvoir être méchant ni cynique.Il est celui qui s’émerveillera toujours même devant un petit suisse. Son frère siamois, son double visage, son interlocuteur céleste, Samuel MERCER ne le quitte pas des yeux. Le fil n’est pas mince qui les relie, c’est celui où vont se bousculer les mille et une pensées d’un jongleur poète de génie. Génie, le mot n’est pas trop fort, il faut le saisir dans son sens littéral, comme l’on parlerait d’un génie de la forêt ou de la montagne.

Ce qui est fascinant dans ce spectacle c’est de découvrir comment Roland Dubillard peut être si proche de nous non par la pensée-pensée, mais plutôt par la pensée sensitive. parce qu’il s’agit bien pour lui pour se supporter et supporter les autres d’ouvrir les vasques de son inconscient, c’est à dire de ne plus s’embarrasser de l’intellect mais de lâcher une pensée-mot avec ses ailes, de la même façon que dans le délire nous n’avons plus à dire que ce que nous ressentons, ce quelque chose connu, expérimenté comme inconcevable. Il y a du délire chez Roland Dubillard auquel est rattachée la douleur inexprimable – clair de lune dans la brisure -. La mélancolie existentielle favorise le délire qu’il ne faut pas confondre avec le surréalisme sauf à avouer l’impensable, notre capacité à enfermer la pensée en concepts et dogmes. Or sans liberté celle qui contraindrait un poète à rire de lui dans un miroir, comment rêver qu’un poème puisse être accueilli comme une poignée de main ou un sourire.

Question d’atterrissage ! Comment atterrir dans la volière de mots de Dubillard ? Sur scène deux Roland s’interpellent, l’homme (Denis Lavant) et le jeune homme (Samuel Mercer) . Roland s’adressant à lui même aime bien se contredire; de sa familiarité avec les mots, il puise son énergie exploratrice comme un poète bondissant et certainement amoureux de la vie. Denis Lavant fait offrande au public d’un de ses contes libertins pas piqué des hannetons !

Quelle belle idée d’avoir confié à Denis Lavant et Samuel Mercer cette rencontre avec Roland !

Une grande liberté se dégage de la mise en scène laissant libre cours à l’imagination du spectateur ! Pour ma part, j’ai cru voir deux oiseaux-lyre dans la volière de mots de Roland et j’ai été enchantée !

Article mis à jour le 8 Décembre 2022

Evelyne Trân

Article publié également dans LE MONDE LIBERTAIRE

https://www.monde-libertaire.fr/?articlen=6913&article=La_boule_huit_en_coin_avec_effet_retro_pour_me_placer_!annonce_le_brigadier

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