Parle Sirène !

A Ali Rahmane

              

La nuit, les cafés parfois respirent

Comme des églises

Suis le sorcier qui te déguise

Dis « Bonjour » au patron du bar.

C’est pour nous qu’il a dressé

Le chevalet de Don Quichotte

Et qu’il baille à tout venant.

Mais sur sa toile ivre d’enfance

Regarde la cithare enchantée

Enfouie dans les bras d’Orphée.

La mer cocasse est venue

Aux bancs de sable s’est retenue

De glisser sur cette image.

Et ruissellent sur le comptoir

Les notes de cette chanson

« Il y a longtemps que je t’aime,

jamais, je ne t’oublierai »

Un rayon de lune savant

Ouvre la page sur Carthage

Des phrases fusent de toutes parts.

Un visage oublié

Au cœur d’une cithare et d’une sirène

S’unit.

T’as le visage noyé

Sous mon étreinte

Dit la mer à la cithare

C’est pourquoi tu deviendras

Sirène au visage d’homme

Cette nuit.

Il chante à présent

Sur l’arche de Noé

Et sous notre nez, il repasse

Le jeune Orphée déguisé

En mentor.

Tente l’oubli, tente l’oubli

Qu’il nous rapproche

Distille tes mots dans l’océan

Parle Sirène à ma cithare !

Evelyne Trân

le 13 Novembre 2003

Autodidacte, et passionné de peinture, Ali RAHMANE a réalisé dans des moments de très grande détresse des oeuvres qui traduisent son état du moment. « Je souffre de cette passion que j’aime au-dessous de tout, qui est là constamment en moi ; la peinture me dévore, je suis obsessionnellement malade, squatté corps et âme par elle, je travaille jours et nuits, à dessiner ou à reproduire les images qui me trottent dans la tête, je retrouve la liberté. A travers la peinture j’ai découvert pour la première fois que j’étais un homme libre ». Ces mots expriment la passion sans commune mesure qu’il voue à cet art. Ali RAHMANE nous a quittés une nuit de mars 2007.   

Sources : http://www.telephonearabe.net/

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