LA FONCTION DE L’ORGASME au THEATRE DE LA REINE BLANCHE – 2 Bis Passage Ruelle 75018 PARIS – du 04 mai au 18 mai 2019 – Relâche le 14 Mai 2019 –

 

UNE RECHERCHE THÉÂTRALE DE Didier Girauldon + Constance Larrieu + Jonathan Michel

SUR UNE IDÉE DE Constance Larrieu

INSPIRÉE PAR LES ÉCRITS DE Wilhelm Reich

MISE EN SCÈNE=Didier Girauldon + Constance Larrieu

AVEC Constance Larrieu

COLLABORATION ARTISTIQUE & VIDÉO=Jonathan Michel

CRÉATION SONORE & MUSICALE=David Bichindaritz

LUMIÈRES=Stéphane Larose

CRÉATION COSTUMES=Fanny Brouste

RÉALISATION COSTUMES=Hélène Chancerel

  

Il y a près d’un siècle en 1927 Wilhem REICH, l’un des plus brillants élèves de Freud, publiait « La fonction de l’orgasme ».

 Le cheval de bataille aussi bien scientifique que politique de Wilhem REICH, l’orgasme, ce feu de bien être dont seuls nos organes sexuels ont le secret, est une manifestation physiologique qui concerne aussi bien les animaux que les hommes.

 L’orgasme, c’est la potion magique de l’organisme, un euphorisant qui comble aussi bien les pauvres que les riches mais encore faut-il bien connaitre son corps pour atteindre ce nirvana et grimper au 7ème ciel, grâce ou sans la performance de son partenaire sexuel.

 Laissées dans l’ignorance depuis la nuit des temps, de nombreuses femmes n’ont pas connu le plaisir sexuel faute d’avoir trouvé chaussures à leurs pieds. Elles sont restées silencieuses ignorant les fastes du plaisir et l’énergie vitale qu’il procure. La pratique de l’excision du clitoris sous couvert du rite ancestral n’a pas d’autre but que d’empêcher les femmes de jouir indépendamment d’un partenaire mâle.

 L’orgasme serait-il donc la clé de la libération des êtres face au pouvoir exercé par une société phallocratique ? Les bienfaits biologiques de l’orgasme sont prouvés mais l’impact de l’épanouissement sexuel sur le comportement demande à être exploré.

 En d’autres termes, Wilhem REICH annonça cette devise des années 60 aux Etats Unis « Faites l’amour, pas la guerre ».

 Fort de ses recherches obstinées, Wilhem REICH trainant derrière lui une réputation de savant fou, se révèle fort virulent en dénonçant toutes les névroses engendrées par les frustrations sexuelles :

 « Les meurtres sexuels, l’agonie sexuelle des adolescents, l’assassinat des forces vitales chez les enfants, l’abondance des perversions, les escadrons de la pornographie et du vice, l’exploitation de la nostalgie humaine de l’amour par des entreprises commerciales et des publicités avides et vulgaires, des milliers de maladies psychiques et somatiques, la solitude et la dislocation généralisée, et par-dessus tout ça, la fanfaronnade névrotique des sauveurs en herbe de l’humanité – toutes ces choses pouvaient être difficilement considérées comme les ornements d’une civilisation » .

Avec une bouille de Pierrot Lunaire filmée en gros plans, Constance LARRIEU fait tout d’abord penser à une suffragette de la révolution sexuelle. Pas évident de plonger dans ce livre éminemment sérieux » La fonction de l’orgasme ». Nous lui sommes gré d’avoir fait tout le travail pour nous et de nous en livrer la substantifique moelle avec une fraîcheur inattendue.

Face au public, sur scène Constance LARRIEU arbore un costume deux pièces couleur saumon très classique et devient une véhémente conférencière qui accompagne ses propos d’interviews de personnalités avisées sur le sujet.

 Au final, elle apparaît juste comme la porte-parole engagée de Wilhem REICH, dans la posture d’une Diane combattante.

 De quelque point de vue qu’on l’aborde, biologique, psychanalytique, politique, le thème de la sexualité est tellement vaste que nous avons le droit de lâcher prise en jouissant de ce spectacle fort instructif qui laisse courir de joyeux frissons sur nos cuirasses caractérielles.

 Paris, le 7 Mai 2019

 Evelyne Trân

 

UNE VIE DE PIANISTE – De Agnès Boury et Paul Staïcu au Studio HEBERTOT – 78 bis Boulevard des Batignolles – 75017 Paris – Du 3 Septembre du 23 Octobre 2019, les mardis à 19 H, les mercredis à 21 H.

De Agnès Boury et Paul Staïcu

Mise en scène de Agnès Boury

Avec Paul Staïcu

Lumière Charly Hové

Son Allan Hové

Parmi les œuvres interprétées :

Elton John, Prokofiev, Led Zeppelin, Addinsell, Lalo Schiffrin, Piazzola, Ravel, Eroll Garner, Bach, Ten CC, Chopin, Claude François, Osca Peterson, Schumann, Bobby Mc Ferrin , Paul Staïcu  …  

 Elles courent, elles courent les mains du pianiste, fines et nerveuses, elles dansent juste au-dessus des touches du piano, traversées par la musique comme les feuilles par les frissons d’air, aussi lestes que ces jeunes lézards qui semblent accrocher la lumière, remontent les murs puis disparaissent.

 Pour saisir l’âme d’un pianiste, il faut regarder ses mains, il faut se souvenir qu’elles viennent de la forêt, une forêt musicale bien sûr, qu’elles ont tout entendu, tout mémoriser, qu’elles sont véritablement tactiles, elles sont l’orgue de chaque musicien.

 Avec une belle simplicité, Paul STAIKU nous raconte sa vie de pianiste. Il est né en Roumanie, il y a une cinquantaine d’années dans une famille de musiciens et a joué du piano dès le plus jeune âge. Il a connu la dictature de Ceausescu qui interdisait la musique de jazz qu’il affectionne autant que la musique classique. Il sait ce que le mot liberté signifie car il a fui avec son père la Roumanie peu avant la chute de Ceausescu et celle du mur de Berlin et fait partie de ces migrants qui ont réussi à s’intégrer en France.

 Il n’avait pour tout bagage que la musique mais il faut croire que c’est un passeport universel, un langage universel. Bien plus que les mots, une mélodie, une tirade musicale transportent nos émotions.

 Paul Staïcu rassure d’emblée le public, il n’a pas l’oreille absolue, et c’est une chance pour l’artiste qui dispose en revanche d’un  sixième sens, celui de la fraternité musicale; la musique elle se partage, elle n’est pas réservée à un public initié, et en tant qu’ancien pianiste de piano-bar, il sait ce que signifie jouer à la demande.

 Sensiblement à l’écoute du public, presque timide avec un esprit vif et joyeusement fantaisiste, Paul STAIKU raconte donc sa vie comme s’il était en train de la jouer au piano. Et cela coule de source, le piano fait si bien partie de sa vie qu’il ne peut en parler sans être accompagné de cet instrument.

 Ne manquez pas cette charmante rencontre avec le pianiste Paul STAIKU. Elle est modeste et limpide, elle rassérène les cœurs, en faisant ruisseler dans nos veines, les plus beaux airs dont rêve tout pianophile.

Paris, le 2 Mai 2019

Evelyne Trân