JEUNESSE THÉÂTRE – CIRQUE – A L’ECHANGEUR – 59 Av du Général de Gaulle 93170 BAGNOLET – Du 27 septembre 2018 au 6 octobre 2018 [20h30] // jeudi 04 [14h30 et 20h30] // [relâches] dimanche 30 et mercredi 03 –

Jeunesse-credit-Victor-Clayssen

Jeunesse-credit-Victor-Clayssen

Se laisser porter juste par ses rêves, pour partir en haute mer et revivre des émotions extra-terrestres, c’est le voyage hors du commun auquel convie ses auditeurs, un homme mûr qui tel Ulysse se laisse assaillir par les sirènes de la jeunesse.

 La dimension onirique du récit de Joseph CONRAD est formidablement mise en valeur dans le spectacle conçu par Guillaume Clayssen.

 Le narrateur donne l’impression musicale d’invoquer l’esprit de jeunesse qu’il associe aux aventures périlleuses qu’il a vécues sur un rafiot de fortune dénommé Judée ayant pour cap Banghok.

 Il parle constamment sous  l’emprise de l’émotion celle du marin qui entretient des rapports intimes avec son élément viscéral, la mer ensorceleuse. Nous assistons à son délire qui lui permet de plonger dans cet ailleurs creusé par une sorte de mémoire géante prête à l’absorber, à l’anéantir.

 Il ne dispose pour s’accrocher au réel que le souvenir physique des mâts du bateau qu’il devait escalader en pleine tempête. Les acrobates sur le plateau sont donc des doubles de lui-même qui exécutent  les mouvements dont son corps se souvient et rêve d’accomplir à nouveau.

 Se jeter du haut de sa vieillesse dans la mer agitée de la jeunesse tel est le vœu de ce vieux marin, porte-parole de Joseph CONRAD lui-même, qui après une vie maritime tumultueuse, du prendre sa retraite sur terre et entamer une nouvelle carrière celle d’écrivain.

 L’aspect intimiste du récit, la voix intérieure du narrateur filent la toile de récréation des circassiens que l’on voit même danser comme s’ils foulaient une mer démente et musicienne.

 Nous ne résistons pas à citer ces vers de Lamartine :  

Ainsi toujours poussés vers de nouveaux rivages, – Dans la nuit éternelle emportés sans retour, – Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges, –  jeter l’ancre un seul jour ?

Très inspiré, le spectacle est halluciné, habité par la force vive d’un rêve, celui de Joseph CONRAD auquel les interprètes (un narrateur, deux acrobates, un éclairagiste, un ingénieur son)  en symbiose, rendent merveilleusement hommage.

 Paris, le 10 Octobre 2018

 Evelyne Trân

 

Compagnie Des Attentifs

Auteur : Joseph Conrad

Traduction : Guillaume Clayssen

Metteur en scène : Guillaume Clayssen

Scénographie : Delphine Brouard

Collaboration  : Claire Marx

Jeu : Johan Caussin, Frédéric Gustaedt, Julien Crépin, Raphaël Milland et Samuel Mazzotti

Lumière : Julien Crépin

Costumes : Severine Thiébault assistée de Barbara Tardeux

Création sonore : Samuel Mazzotti

Construction décor : Jean-Paul Dewynter

Site internet de la compagnie
www.lesattentifs.com

TOURNEE

Le 3 novembre – Espace 110, Illzach 

7 > 9 novembre – Comédie de l’Est, Colmar 

4 > 8 décembre – TAPS, Strasbourg 

Le 29 mars – Théâtre du Pilier, Belfort 

Le 9 avril – Théâtre Montansier, Versailles 

Les 6 et 7 juin – Cirque-Théâtre, Elbeuf

 

 

LES DEMONS librement inspiré du roman de Fédor Dostoïevski mise en scène Sylvain Creuzevault artiste associé – ATELIERS BERTHIER – ODEON THEATRE – accéder aux Ateliers Berthier 1, rue André Suares, Paris 17e – durée 4h (avec un entracte) 21 septembre – 21 octobre 2018 –

avec
Nicolas Bouchaud
Valérie Dréville
Vladislav Galard
Michèle Goddet
Arthur Igual
Sava Lolov
Léo-Antonin Lutinier
Frédéric Noaille
Amandine Pudlo
Blanche Ripoche
Anne-Laure Tondu

traduction française André Markowicz
adaptation Sylvain Creuzevault
scénographie Jean-Baptiste Bellon
costumes Gwendoline Bouget
masques Loïc Nébréda
lumière Nathalie Perrier
régie lumière Jacques Grislin
son, régie générale Michaël Schaller
production, diffusion Élodie Régibier
administration de tournée Anne-Lise Roustan
information, communication Anne Echenoz

 

A travers la mise en scène « monstrueuse » de Sylvain CREUZEVAULT, nous en venons à nous demander si pour Dostoïevski, le Christ n’était pas en réalité une figure politique. Certes elle a échoué et s’est recouverte des dogmes de la religion, mais elle était porteuse d’un idéal de fraternité par-delà le bien et le mal.

 Dostoïevski ne cesse de poser la question de l’avant et de l’après mettant à l’épreuve tous ces personnages dont la conscience est toujours altérée, aliénée par un sentiment de solitude oppressant, insupportable.

 Qu’est-ce donc qu’un démon, sinon une émotion incontrôlable qui va surgir au moment où l’on s’y attend le moins. Ce faisant Dostoïevski pose la question de la liberté individuelle à son sens compromise par différents paramètres liés à la condition humaine, sa durée de vie éphémère, le poids de la cellule familiale, les carcans idéologiques et religieux en héritage, sa fragilité psychique.

 Une conscience individuelle ne peut s’ériger en conscience totalitaire. Les idéologies au pouvoir ont pour fonction d’être l’arbre qui cache la forêt.Qui entend traverser cette forêt, la traverse à ses risques et périls car il ignore qui l’observe, quelle famille il va retrouver, quels pièges l’attendent. Quoi qu’il fasse, il sera tout d’abord considéré comme un étranger. Cette expérience Dostoïevski l’a vécue, notamment lorsqu’il s’est retrouvé au bagne, lui un fils de médecin militaire d’origine noble avec les gens du peuple.

Mais qu’est-ce donc que la collectivité, la forêt, la famille ? Le personnage transversal du roman (plus de mille pages), Stavroguine, dandy efflanqué prend un malin plaisir à brouiller les pistes. Aristocrate, ancien élève de Stépane Verkhovenski, un professeur idéaliste et libéral, il prend la tête d’un groupe de révolutionnaires. Dostoïevski s’attache cependant davantage à sa vie privée tourmentée qu’à son engagement politique.

 Les idéologies révolutionnaires, socialistes et nihilistes seraient elles le fruit de conflits familiaux, et personnels intenables et les porte-paroles des révolutions, des névrosés, des frustrés, des criminels en puissance ?

 Faute d’être dans l’incapacité de résoudre leurs problèmes internes, leurs propres drames, les démons tels que les nomme Dostoïevski partent à l’assaut de la scène publique en échafaudant des systèmes politiques, complètement déments de son point de vue.

 Parmi tous les portraits des révolutionnaires, un seul semble convaincant, c’est Stépane Verkhovenski, désavoué par son propre fils parce que trop libéral. Il fait partie de l’intelligentsia velléitaire. Dans la pièce, Sylvain CREUZEVAULT lui prête un discours d’Adorno un théoricien violemment critiqué par l’extrême gauche allemande parce qu’il « refuse porter le combat dans la rue ». Est-ce parce qu’il ne peut faire l’impasse de tous les crimes commis au nom des révolutions ?

 Exilé à l’étranger, Dostoïevski s’intéressait beaucoup à la politique. Notamment, il a assisté au congrès de la paix à Genève en 1867 où des représentants de l’Internationale, anarchistes, socialistes ou libéraux ont débattu violemment à propos de la fin du vieux monde.

 Dans la 1ère partie du spectacle, se dessinent les personnalités des protagonistes. Nous les voyons vivre, découvrons leur environnement familial. Cette partie se déroule de façon plutôt lente, comme s’il s’agissait pour le metteur en scène d’exprimer un état de latence générale, la couvaison de l’incendie de la 2ème partie.

 Celle-ci est par contraste dynamique, avec des effets spectaculaires comme ses immenses panneaux panachés de slogans révolutionnaires qui se déplacent sur la scène sous l’ambiance tapageuse d’une musique techno.

 Tous les personnages parlent beaucoup, voire énormément.Ils apparaissent tous très marqués, l’apparence physique est déjà un vocabulaire. Les comédiens incarnent si bien leurs personnages qu’il suffit de les observer pour croire les deviner. La vérité c’est que la force émotionnelle de leurs propos mais aussi leur teneur philosophique, existentielle, exige beaucoup de concentration de la part du public.

 Sylvain CREUZEVAULT a fait le pari de faire l’anatomie de ces démons, il n’y pas de cerveau sans corps et inversement. Anatomie ou autopsie suspecte certes car Dostoïevski n’y va pas de main morte. Faut-il qu’il se souvienne avoir risqué sa tête pour quelques velléités révolutionnaires !

 Très démonstrative, la mise en scène de Sylvain CREUZEVAULT parle bien de tous ces corps calcinés, démembrés, consumés, et pourtant une main encore fumante se dresse, apostrophe les vivants et les morts, pour témoigner que l’homme peut renaître de ces cendres tel le phénix à condition de se regarder en face. Le miroir est décevant, voire bien terni mais ce qu’il renvoie a figure humaine de façon renversante.

 Paris, le 7 Octobre 2018

 Evelyne Trân

 

LA LEGENDE D’UNE VIE de STEFAN SWEIG AU THEATRE MONTPARNASSE – 31 RUE DE LA GAITE 75014 PARIS – Du 12 septembre 2018 au 11 janvier 2019 – Du mardi au samedi à 20 H 30 – Matinées samedi à 17 H et dimanche à 15 H 30 –

Distribution :

Natalie DESSAY, Macha MERIL, Bernard ALANE, Gaël GIRAUDEAU, Valentine GALEY

 

Les légendes font partie de notre environnement impressionniste. Qu’un artiste renommé croie ou non à la postérité de ses œuvres, il y aura toujours des admirateurs passionnés, des proches, des amis pour forger sa légende.

 Nous n’avons pas d’autres ailes pour échapper au quotidien morose que les lustres des artistes qui éclairent, subliment nos émotions, nous stimulent.

 A priori, le thème de la pièce de Stefan SWEIG, écrite en 1919 est très éloigné de nos préoccupations immédiates. Il y est question d’un héritage spirituel d’un grand écrivain poète auquel s’est consacré sa veuve, n’hésitant pas à idéaliser le portrait de son époux dont l’aura a pour effet d’éclipser le fils qui doit se battre pour affirmer sa propre personnalité. C’est la rivale de sa mère, le premier amour de son père qui apportera du grain à son moulin en lui révélant que son père était certes un grand artiste mais pas aussi lisse et vertueux que sa légende.

 Légende contre réalité ? Stefan SWEIG s’est toujours attaché à traduire les histoires intérieures des individus, celles justement qui ne risquent pas de passer à la postérité. Il sait probablement par expérience combien les façades luxueuses trop rutilantes, n’ont de valeur qu’à l’extérieur.

 Le maquillage ne tient pas sous la plume de cet auteur, à l’écoute des voix étouffées, écrasées par les clairons de la bienséance,  destinés à repousser dans l’ombre, à l’écart, toux ceux qui pourraient ternir le tableau.

 Mais quel tableau ? Celui d’un salon bourgeois prêt à accueillir les invités d’une lecture littéraire des œuvres du fils que sa mère entend rattacher à la mémoire du père. Or le fils se rebelle car il sait qu’il fait tache, que le vernis de la légende du père n’a rien à voir avec lui, jeune écrivain débutant, en proie aux doutes, amoureux d’une femme d’origine modeste qu’il n’ose pas présenter à sa mère.

 Très progressivement, l’auteur laisse glisser le portrait du père qui ne tient plus qu’à un crochet celui de son épouse. Livrés à eux-mêmes, enfin libérés du leurre qui les égaraient, les protagonistes pourront parler d’avenir, moins ambitieux certes, mais vivant. Une façon de dire que pour marcher droit il faut regarder sous ses pieds et ne jeter un coup d’œil aux étoiles que modérément.

 La pièce, à notre sens, manque de rythme. Son intérêt réside principalement dans les portraits des personnages et les dialogues.

 La caricature n’est pas de mise. Il s’agit d’un drame intime, une joute quasi métaphysique entre des vivants et un mort. Et puis, il y a ce dénouement incroyable, la réconciliation entre les deux rivales amoureuses, l’épouse et l’amante.

 Natalie DESSAY est tout simplement bouleversante dans le rôle de la mère et épouse castratrice. Gaël GIRAUDEAU possède un jeu très nuancé qui lui permet d’interpréter avec véhémence mais sans violence, ce rôle ingrat du fils égratigné par l’image du père. Bernard ALANE est parfait en témoin proche de la famille et Valentine GALEY campe avec une belle vivacité la sœur.Quant à Macha MERIL elle nous est apparue délicieuse dans ce rôle de premier amour du poète, piquante, effrontée, rêveuse, toujours charmeuse.

 Vraiment un beau spectacle servi par une distribution brillante, la mise en scène sobre de Christophe LIDON. Le décor de Catherine BLUWAL, abstrait, géométrique y apporte sa touche intrigante et mystérieuse. Sonder les mystères de l’âme humaine fut toujours le propos de Stefan SWEIG, avec une brûlante délicatesse.

Paris, le 7 Octobre 2018

Evelyne Trân

Création 2018/2019 de la Compagnie MACHINE THEATRE – CRIME ET CHATIMENT d’après le roman de Fédor Dostoïevski – Traduit du russe par André Markowicz – Mise en scène de Nicolas OTON – A L’Archipel, scène nationale de Perpignan – Avenue Général Leclerc BP 90 327 – 66003 Perpignan cedex – Les 2, 3, 4 Octobre à 19 H, 5 et 6 Octobre à 20 H 30. Les 9, 10, 11 Octobre 2018 à 19 H – Accueil public et Billetterie : 04 68 62 62 00

Photo Marc GINOT

Distribution
Nicolas Oton mise en scène
Ludivine Bluche assistante
Avec :
Cyril Amiot, Ludivine Bluche, Frédéric Borie, Elodie Buisson, Brice Carayol, Charlotte Clamens, Laurent Dupuy, Franck Ferrara, Christelle Glize, Manuel Le Lièvre, Patrick Mollo, Alex Selmane, Alyzée Soudet
Scénographie Gérard Espinosa
Lumière Dominique Borrini
Son Alexandre Flory
Costumes Marie Delphin
Régie générale Mathieu Zabé
Régie lumière Claire Eloy
Production : Machine Théâtre
Coproduction
L’Archipel, scène nationale de Perpignan
Le Cratère, scène nationale d’Alès
Festival Le Printemps des comédiens, Montpellier

Représentations
L’Archipel, scène nationale de Perpignan, Le Carré
2, 3, 4 octobre 2018 à 19h / 5, 6 octobre à 20h30 / 9, 10, 11 octobre à 19h
Au Cratère, scène nationale d’Alès, Grande salle
16 et 17 octobre à 20h30, 18 octobre à 19h
ATP Lunel, Salle Georges Brassens
4 décembre 2018 à 20h30
Printemps des comédiens, festival juin 2019

La scène est obscure, juste un grand pont la traverse qui suggère l’ailleurs, les autres, la rue , la ville Saint Pétersbourg qui fulmine noyée dans la chaleur et la poisse. En contrebas, éclairé par un projecteur, il y a le lit de Raskolnikov, son drap blanc froissé, une tache de lumière avec ses relents de sueur, de fièvre, d’insomnies.

Raskolnikov sort de sa nuit, du cageot de sa cervelle encrassée par de mauvais rêves, d’une idée qui a germé dans sa tête et qui deviendra le motif de tout le roman, pour entrer dans une autre nuit, à la rencontre d’autres âmes empêtrées, prisonnières qui possèdent chacune leur version de l’enfer sur terre.

 Dans Crime et châtiment, c’est la descente aux enfers d’un jeune homme que décrit Dostoïevski, une descente d’autant plus impressionnante qu’elle semble inoculée par la pensée du héros lui même, qu’il ne se passe rien d’extraordinaire et que même le passage à l’acte, le crime de Raskolnikov semble avoir été commis dans un rêve éveillé.

Raskolnikov est un dormeur éveillé de la race d’Hamlet, l’instinct chez lui est érodé par la pensée qu’il imagine supérieure, susceptible de faire voler en éclats un sentiment insupportable d’oppression, d’indignité que lui renvoie dans toute « sa splendeur » l’usurière .

Y a t-il une raison d’être de la conscience, peut-elle s’affermir de ses propres raisonnements, de façon autarcique comme l’entend le jeune homme au moins sûr d’une chose, c’est que l’usurière ne mérite pas de vivre, qu’elle lui parait aussi nuisible qu’un pou.

Cette solitude d’une conscience qui tourne en rond parce qu’elle n’ a pas d’autres critères que son propre miroir, est totalement dans le déni d’une réalité compensatoire, sans concession.

Comment sortir de soi, d’une prison intérieure, une forteresse à vide qui grelotte de cauchemars, chauffée à blanc par sa propre fièvre, pour aller vers l’autre, qui n’aurait rien d’autre à offrir que sa propre misère.

Photo Marc GINOT

Pourtant un pont de solidarité va se construire de façon inespérée comme si seul un malheureux pouvait comprendre un malheureux. C’est Sonia, la jeune prostituée au coeur pur qui ouvrira ses bras à Raskolnikov, le criminel, et aussi la bienveillance du policier Porphyre qui permettra au jeune homme d’avouer son crime non par remord mais pour rejoindre la société humaine aussi désespérante soit-elle.

Dans la mise en scène, les ténèbres du héros, s’ouvrent sur une galerie de personnages qui interpellent le héros avec leurs récits de vie, tous édentés par la misère morale et matérielle, pour atteindre un point lumineux ultime celui de l’amour qui le submerge pour Sonia.

La scénographie d’une sombre beauté, tel un idéogramme chinois offrant la vision d’allées et venues d’humains sur un pont jeté au-dessus de la vie rampante de nécessiteux, fait écho à la misère de notre époque actuelle.

La différence néanmoins qui frappe c’est qu’au 19ème siècle, il n’était pas encore question de société de consommation. Force est de constater que les usuriers ont pignon sur rue, aujourd’hui de plus belle.

Dostoïevski donne la parole à des individus qui n’ont aucun pouvoir politique, des laissés pour compte, qui empoignent pourtant la vie à bras le corps, celle de la violence de leurs sentiments.

Dostoïevski  fonde toutes ses recherches sur les représentations que nous avons de l’homme de la pire à la meilleure, avec ce désir oppressant, impétueux d’échapper à la corruption des idées pour atteindre le cœur de l’homme.

L’adaptation théâtrale du roman, fidèle aux dialogues de Dostoïevski, permet d’appréhender, d’un seul coup d’œil,  la force étrange d’une épave dans un océan obscur, qui continue à envoyer des signaux désespérés, qui a voix humaine, chargée malgré tout d’espérance.

Nous saluons le talent du metteur en scène Nicolas Oton qui fait preuve d’une étonnante sobriété et pénétration pour exprimer sans effets superfétatoires, toute la fièvre de Crime et châtiment, véritable thriller psychologique, d’une modernité cinglante.

Nous saluons également la performance des comédiens et de toute l’équipe technique qui a fait honneur à l’immense plateau de la magnifique scène nationale de Perpignan, l’Archipel, créé par Jean Nouvel, et couvé comme il se doit par son Directeur Général Borja Sitjà.

Paris, le 5 Octobre 2018

Evelyne Trân

 

MOTS POUR MAUX – SYLVAIN GARY AU THEATRE DE L’ESSAION – 6, rue Pierre au Lard 75004 PARIS – Du 29 AOUT AU 14 NOVEMBRE 2018 TOUS LES MERCREDIS A 21 H 30 –

  • Sylvain Gary
  • Avec : Sylvain Gary 
  • François Martin compositeur pianiste ,
  • Antonella Mazza contrebassiste

Sylvain GARY n’ a pas peur des mots, véritables petits courants d’airs qui inspirent ses chansons, tendres et cavalières, nostalgiques et piquantes.

En concert avec François MARTIN au piano et Antonella MAZZA, à la contrebasse, il distille sa bonne humeur, de pirouettes en pirouettes.

Un joli tour de manège qui redonne du blason aux malotrus de notre espèce, les hypocondriaques, les mythomanes, les platoniques, les mystiques, les voleurs de nains de jardins, les coeurs de latex en passant par le métro et bien sûr le square des Batignolles ou encore Mona Lisa.

Il s’agit d’un voyage d’agrément qui ne laisse personne sur le bord de la route, puisqu’il suffit d’un mot pour bondir dans le train en marche et intégrer cette jolie foire à chansons.

Certaines nous font penser à Trénet, d’autres à celles des chansonniers d’antan .

Finalement, elles n’ont pas d’âge comme la pluie et le raisin mûr. Elles enjolivent l’atmosphère telles nos fleurs au balcon qui saluent les passants.

Ne passez donc pas votre chemin, amateurs de chansons douces et ludiques !

Paris, le 1er Octobre 2018

Evelyne Trân