
Mois : octobre 2018
LISA ET MOI DE LAURENT BROUAZIN AU THEATRE DE L’ESSAION – 6, rue Pierre au lard (à l’angle du 24 rue du Renard) 75004 Paris- •Du 30 août 2018 au 12 janvier 2019 – Les jeudis à 19h45 et les vendredi et samedi à 21h30

- Auteur : Laurent Brouazin
- Mise en scène : Laurent Brouazin
- Avec : Laurent Brouazin
- Collaboration artistique : Marie Sauvaneix
- Création lumière : Pierre Blostin
C’est pour vous faire le récit des événements dont elle fut le personnage central qu’au théâtre de l’ESSAION, « Lisa Et Moi » devient, sous vos yeux, « Lisa Et Vous ».
Alors qu’elle vous parle en direct, il vous semble percevoir à travers les lignes de son sourire et de son regard attentif, une part de bienveillance à votre égard qui vous fait sourire en retour.
Confidentielle au sens propre comme au sens figuré, la pièce de Laurent Brouazin juxtapose les nombreux épisodes d’une vie plus aventureuse qu’il n’y parait, celle d’une femme universellement connue, à la fois insaisissable et indispensable.
Sur scène, Laurent Brouazin, auteur de la pièce et Metteur en scène.
Paris, le 25 Octobre 2018
Michel TOURTE
LA MUSIQUE PARLE – Poème dédié au musicien et poète TIM LASER –
LA MUSIQUE PARLE
L’esprit qui me tendra la main m’entraînera vers un jardin secret et nu, je serai submergée de rêves. Je leur donnerai un visage, un corps, un nom, je ne les nommerai qu’au fond de mon cœur, je l’ai toujours su même une pierre pense.
Quelqu’un me traversera, traversera mon corps diurne et nocturne. Qui suis-je demanderai je et une voix me répondra : l’eau que je suis en train de boire, un rêve, personne en particulier. Ecoute cette femme qui réclame de l’amour, écoute cet homme qui se plaint. N’as-tu donc pas choisi ceux que tu voulais reconnaître ? Si tu recherches la lumière, tu trouveras la lumière, si tu recherches l’ombre, tu la trouveras.
Ici, tu pleures contre le rebord d‘une fenêtre. Tu te répands en lamentations doutant de ta propre existence, te reprochant de n’avoir pas suffisamment aimé, d’avoir laissé partir ceux que tu aimais. Tu pleures en vain.
Suis donc les chemins de l’invisible nuit. Ils s‘adressent à un mort, pourquoi, comment ? C’est donc qu’il est quelque part ce mort. Il s’exprime à travers le visage triste de son ami, il est là parmi les musiciens qui jouent pour lui. Il est là bien sûr pour tous ses amis; Il n’a pas besoin de se montrer pour être, Tim LASER !
Paris, le 24 Octobre 2018
Evelyne Trân
DUO MUSICAL TIM LASER ET MICHEL SEULS – Poème dédié au musicien et poète Tim LASER ( 1960 – 2018)
DUO MUSICAL TIM LASER ET MICHEL SEULS

LA MUSIQUE PARLE
L’esprit qui me tendra la main m’entraînera vers un jardin secret et nu, je serai submergée de rêves. Je leur donnerai un visage, un corps, un nom, je ne les nommerai qu’au fond de mon cœur, je l’ai toujours su même une pierre pense.
Quelqu’un me traversera, traversera mon corps diurne et nocturne. Qui suis-je demanderai je et une voix me répondra : l’eau que je suis en train de boire, un rêve, personne en particulier. Ecoute cette femme qui réclame de l’amour, écoute cet homme qui se plaint. N’as-tu donc pas choisi ceux que tu voulais reconnaître ? Si tu recherches la lumière, tu trouveras la lumière, si tu recherches l’ombre, tu la trouveras.
Ici, tu pleures contre le rebord d‘une fenêtre. Tu te répands en lamentations doutant de ta propre existence, te reprochant de n’avoir pas suffisamment aimé, d’avoir laissé partir ceux que tu aimais. Tu pleures en vain.
Suis donc les chemins de l’invisible nuit. Ils s‘adressent à un mort, pourquoi, comment ? C’est donc qu’il est quelque part ce mort. Il s’exprime à travers le visage triste de son ami, il est là parmi les musiciens qui jouent pour lui. Il est là bien sûr pour tous ses amis; Il n’a pas besoin de se montrer pour être, Tim LASER !
Paris, le 24 Octobre 2018
Evelyne Trân
PSY CAUSE(S) 3 De et avec Josiane Pinson Mise en scène de Gil Galliot au Studio Hébertot Bd des Batignolles Paris du 21 Octobre 2018 au 10 Mars 2019 – Lundi 19 H – Samedi 17 H – Dimanche 19 H 30 –

De et avec Josiane Pinson
Mise en scène de Gil Galliot
Avec la complicité de Judith Magre, Anie Balestra, Achille Orsoni et
Bruno Magne
Savez-vous que les psys sont des gens comme les autres, pour ainsi dire. En tout cas, la psy que campe Josiane PINSON fait partie de celles que nous voudrions prendre dans les bras pour la dorloter, lui faire passer son stress avec quelques berceuses.
La pauvre vient de perdre sa mère (nous l’entendons à travers la voix aguicheuse et gouailleuse de la charmante Judith MAGRE), ses enfants se moquent d’elle, son amante la délaisse et elle ne supporte plus les confidences de ses patients.
Faire office de machine à laver pour essorer les fantasmes, les malheurs, les frustrations affectives et sexuelles de sa clientèle, a fini par l’épuiser moralement.
Il est vrai que sans quelques démangeaisons existentielles, l’être humain serait voué à l’ennui. De toute façon, il n’a guère le choix, vu du ciel psychanalytique, Dieu est mort et Lacan semble atteint de la maladie d’Alzheimer.
Autrefois, il y avait le confessionnal. Il était possible de se taper soi-même en hurlant « Mea culpa », aujourd’hui, vous pouvez, si le cœur vous en dit, frapper à la porte d’une psy, qui secret professionnel oblige, ne racontera jamais toutes les insanités que vous déchargerez devant elle.
Est-ce si sûr ? Un doute nous assaille. Josiane PINSON est vraiment douée pour la caricature. Elle est féroce ! Et inquiétante, comment cette femme au visage si affable, à l’allure si élégante peut-elle changer de visage en un tour de scène, se transformer en harpie hystérique puis reprendre sa posture de psy charismatique fouaillant dans la poubelle de ses fiches freudiennes, lacaniennes, doltoniennes etc.
Faut croire que ça l’amuse ! Sa cure psychanalytique, ce sont ses jeux de rôles qui lui permettent de scénariser sa vie de la façon la plus risible possible.
Et les spectateurs qui rient de ses débordements font office de psys à leur corps défendant. Ils répondent par le rire qui est le meilleur antidote à l’ennui, la morosité.
Les salades existentielles que leur offre Josiane PINSON ont beau être fort juteuses, c’est son petit côté fleur bleue et tendre qui allume la mèche, décidément Josiane PINSON est irrésistible !
Paris le 22 Octobre 2018
Evelyne Trân
TOUTES LES CHOSES GENIALES de Duncan MACMILLAN – Conception : Arnaud Anckaert et Didier Cousin – Festival off Avignon du 5 au 25 juillet à 10h15. Relâches les 11 et 18 Juillet. A la Manufacture 2, rue des Ecoles 84000 Avignon.

Texte Duncan Macmillan
Traduction : Ronan Mancec
Conception : Arnaud Anckaert et Didier Cousin
Avec : Didier Cousin
Régie : Agathe Mercier
Photos : Manuella Anckaert
Codirectrice : Capucine Lange
Le sujet de la pièce de Duncan MACMILLAN, la dépression d’un proche, à laquelle s’est trouvé confronté un enfant est grave. Comment mettre un mot sur la mélancolie, la tristesse que peut nous renvoyer le comportement d’un parent. L’auteur donne la parole à un homme anonyme qui se confie sur son parcours du plus jeune âge à l’âge adulte.
Comment l’enfant qui a assisté à l’hospitalisation de sa mère après une tentative de suicide peut-il réagir ? Un homme se confesse, raconte comment la mort lui est apparue, brutale à travers celle de son chien. Sachant que sa propre mère voulait mourir, il n’a eu de cesse de combattre cette angoisse parce qu’il aimait la vie.
Elles sont là devant soi ces choses de la vie qui, à tout moment, impromptues et passagères comme des pensées, des fugaces émotions, des surprises, sont susceptibles de vous faire sourire, rire, chanter, voyager, taper sur l’épaule de votre voisin « Vous avez vu ça ! ».
L’enfant sent que tous ses petits bonheurs enfantins, légers, innocents, volatiles, étranges, farfelus, si personnels, peuvent lui échapper, disparaître. Alors, il les note sur une liste qui finit par grossir à vue d’œil.
Une véritable armée de post-its de bons souvenirs qu’il collectionne et se met à inscrire un peu partout à l’intérieur de la boite de corn flakes, sous le couvercle d’un pot de confitures, etc. Ces post-its sont destinés à dérider sa mère dépressive, à lui offrir quelques bulles de bonne humeur, en silence, sans la forcer.
Cette liste débutée dans l’enfance, il l’oubliera puis la retrouvera à l’âge adulte, elle tracera sa route comme les petits cailloux étincelants semés sur son chemin par un Petit Poucet.
Toute la force du conte de Perrault irrigue cette pièce. Par analogie s’y exprime diffus, le sentiment d’abandon de l’enfant par ses parents, son désir d’indépendance, d’affranchissement, de découverte, son espoir de redonner le bonheur à a sa famille.
Mais L’homme anonyme ne revêtira pas de bottes de sept lieues. Il continuera à butiner comme une abeille les multiples bonheurs à sa portée, qui conversent de tout et de rien, qui soulèvent des émotions infinitésimales, particulières ou banales, incongrues, familières.
C’est cette familiarité avec les choses que l’homme cultive sans violence. Parce qu’il a intériorisé le silence de ses parents et qu’il le respecte, l’enfant a multiplié les tentatives d’approche par l’intermédiaire de petites pensées, des offrandes innocentes, spontanées, extraordinaires à ses yeux.
Elle ne peut que grossir cette montagne de petits plaisirs pour faire face au sentiment d’impuissance de l’enfant confronté au malheur.
Dans le spectacle le comédien Didier COUSIN, remarquable, dirigé par Arnaud ANCKAERT, distribue quelques rôles aux spectateurs installés en cercle et les convie à lire à haute voix certains messages. C’est à travers des lèvres inconnues qu’ils s’échappent dans l’espace. Une façon de les faire éclore, d’évoquer leur manège intime. Sans doute parce qu’il y a des choses qui ne peuvent être dites qu’à travers des mots glissés sous la porte qui attendraient l’éblouissement d’un rayon de soleil ou simplement que quelqu’un les lise. Quel privilège que celui de la lecture d’ouvrir un champ de liberté quand les mots vous dévisagent un peu de la même façon que tout objet familier par sa seule présence.
Chaque message constitue une petite bouteille à la mer. Il peut échoir entre n’importe quelle main inconnue. De l’inconnu au familier tout le chemin est là, celui d’une vie, celui d’un spectacle, où le spectateur complice suit le parcours d’un curieux collectionneur, participe au concert d’une myriade de petites choses géniales.
Un concert orchestré par un enfant devenu adulte qui agite sa baguette magique de récolteur de bonheurs sinon pour effacer le malheur, lui résister de bonne guerre.
Paris, le 21 Octobre 2018
Mise à jour le 14 Juin 2019
Evelyne Trân
TOUTES LES CHOSES GENIALES de Duncan MACMILLAN – Conception : Arnaud Anckaert et Didier Cousin au THEATRE JACQUES CARAT – 21 avenue Louis Georgeon – 94230 Cachan – Vendredi 19 Octobre 2018 à 20 H 30 et Samedi 20 Octobre 2018 à 19 Heures –
Texte : Duncan Macmillan
Traduction : Ronan Mancec
Conception : Arnaud Anckaert et Didier Cousin
Avec : Didier Cousin
Régie : Agathe Mercier
Photos : Manuella Anckaert
Codirectrice : Capucine Lange
Le sujet de la pièce de Duncan MACMILLAN, la dépression d’un proche, à laquelle s’est trouvé confronté un enfant est grave. Comment mettre un mot sur la mélancolie, la tristesse que peut nous renvoyer le comportement d’un parent. L’auteur donne la parole à un homme anonyme qui se confie sur son parcours du plus jeune âge à l’âge adulte.
Comment l’enfant qui a assisté à l’hospitalisation de sa mère après une tentative de suicide peut-il réagir ? Un homme se confesse, raconte comment la mort lui est apparue, brutale à travers celle de son chien. Sachant que sa propre mère voulait mourir, il n’a eu de cesse de combattre cette angoisse parce qu’il aimait la vie.
Elles sont là devant soi ces choses de la vie qui, à tout moment, impromptues et passagères comme des pensées, des fugaces émotions, des surprises, sont susceptibles de vous faire sourire, rire, chanter, voyager, taper sur l’épaule de votre voisin « Vous avez vu ça ! ».
L’enfant sent que tous ses petits bonheurs enfantins, légers, innocents, volatiles, étranges, farfelus, si personnels, peuvent lui échapper, disparaître. Alors, il les note sur une liste qui finit par grossir à vue d’œil.
Une véritable armée de post-its de bons souvenirs qu’il collectionne et se met à inscrire un peu partout à l’intérieur de la boite de corn flakes, sous le couvercle d’un pot de confitures, etc. Ces post-its sont destinés à dérider sa mère dépressive, à lui offrir quelques bulles de bonne humeur, en silence, sans la forcer.
Cette liste débutée dans l’enfance, il l’oubliera puis la retrouvera à l’âge adulte, elle tracera sa route comme les petits cailloux étincelants semés sur son chemin par un Petit Poucet.
Toute la force du conte de Perrault irrigue cette pièce. Par analogie s’y exprime diffus, le sentiment d’abandon de l’enfant par ses parents, son désir d’indépendance, d’affranchissement, de découverte, son espoir de redonner le bonheur à a sa famille.
Mais L’homme anonyme ne revêtira pas de bottes de sept lieues. Il continuera à butiner comme une abeille les multiples bonheurs à sa portée, qui conversent de tout et de rien, qui soulèvent des émotions infinitésimales, particulières ou banales, incongrues, familières.
C’est cette familiarité avec les choses que l’homme cultive sans violence. Parce qu’il a intériorisé le silence de ses parents et qu’il le respecte, l’enfant a multiplié les tentatives d’approche par l’intermédiaire de petites pensées, des offrandes innocentes, spontanées, extraordinaires à ses yeux.
Elle ne peut que grossir cette montagne de petits plaisirs pour faire face au sentiment d’impuissance de l’enfant confronté au malheur.
Dans le spectacle le comédien Didier COUSIN, remarquable, dirigé par Arnaud ANCKAERT, distribue quelques rôles aux spectateurs installés en cercle et les convie à lire à haute voix certains messages. C’est à travers des lèvres inconnues qu’ils s’échappent dans l’espace. Une façon de les faire éclore, d’évoquer leur manège intime. Sans doute parce qu’il y a des choses qui ne peuvent être dites qu’à travers des mots glissés sous la porte qui attendraient l’éblouissement d’un rayon de soleil ou simplement que quelqu’un les lise. Quel privilège que celui de la lecture d’ouvrir un champ de liberté quand les mots vous dévisagent un peu de la même façon que tout objet familier par sa seule présence.
Chaque message constitue une petite bouteille à la mer. Il peut échoir entre n’importe quelle main inconnue. De l’inconnu au familier tout le chemin est là, celui d’une vie, celui d’un spectacle, où le spectateur complice suit le parcours d’un curieux collectionneur, participe au concert d’une myriade de petites choses géniales.
Un concert orchestré par un enfant devenu adulte qui agite sa baguette magique de récolteur de bonheurs sinon pour effacer le malheur, lui résister de bonne guerre.
Paris, le 21 Octobre 2018
Evelyne Trân
TOURNEE
27 octobre 2018
Festival Marquise
9 et 10 novembre 2018
Théâtre des Sources, Fontenay aux Roses
11 novembre 2018
Médiathèque de Rosult
13 novembre 2018
La Ferme d’en Haut, Villeneuve
d’Ascq
17 Novembre 2018
Médiathèque de Bellaing
20 au 24 novembre 2018
Le Bateau Feu, Dunkerque
7 et 8 mars 2019
Maison du Théâtre, Amiens
10 mars 2019
Festival l’Arrêt création, Fléchin
POINT DE NON RETOUR (THIAROYE) – texte et mise en scène Alexandra Badea – AU THEATRE DE LA COLLINE – du 19 Septembre au 14 Octobre 2018 –

Photo Simon GOSSELIN
avec
Amine Adjina, Madalina Constantin, Kader Lassina Touré, Thierry Raynaud, Sophie Verbeeck et Alexandra Badea
Nous avons tous entendu parler des secrets de famille et du poids qu’ils représentent pour la descendance. Dans la pièce THIAROYE, premier volet de la trilogie « Points de non-retour » d’Alexandra BADEA, il est bien question de secret de famille qui court sur plusieurs générations mais celui-ci est d’autant plus difficile à appréhender qu’il se double d’un secret d’état, le massacre de Thiaroye.
Existe-t-il encore des témoins de cette tuerie, survenue le 1er Décembre 1944 ? Les victimes, 70 tirailleurs sénégalais fraîchement démobilisés, qui réclamaient en vain le paiement de leurs soldes, furent fusillés par des gendarmes, renforcés de soldats.
Cela signifie que des soldats français ont tué leurs propres frères de combat qu’ils n’ont pas reconnus comme tels parce qu’ils étaient indigènes et assimilés à des traîtres à l’armée alors qu’ils n’entendaient que faire valoir leurs droits.
Dans les années 40, les administrateurs de la France coloniale appelaient les habitants de leurs colonies des indigènes. Nombre de documents d’archives administratives sont révélateurs du mépris et du manque total de considération vis-à-vis des administrés indigènes. Clamer la supériorité du colon qui civilise l’indigène, un être inférieur, allait de soi.
Cette réalité qui ne fait pas honneur à la France, il faut en tenir compte pour essayer de comprendre comment ce massacre de Thiaroye si longtemps voilé a pu se produire. Rappelons que celui-ci n’a été officiellement reconnu en France qu’en 2012.
La pièce débute par l’histoire d’amour entre Amar en quête de son père, un tirailleur sénégalais disparu sans laisser de traces et Nina une émigrée Roumaine. Leur idylle ne résiste pas au caractère obsessionnel de la quête d’Amar. Leur fils Biram héritera de l’angoisse générée par l’absence de ce grand père « un corps oublié dans un charnier ». Un autre personnage Nora, journaliste, raconte ses difficultés à effectuer son reportage radiophonique sur cette petite page d’histoire. Elle rencontre Biram et Régis petit-fils du soldat français assassin malgré lui de tirailleurs sénégalais – il obéissait aux ordres et ignorait que les rebelles qu’on lui désignait avaient combattu pour la France -.
Tous les personnages ont en commun ce propos « J’ai mal à mon histoire ». C’est cette intimité de la douleur si difficile à exorciser qui pèse sur chacun des personnages en raison de tous les non-dits qui forment barrage autour de ce drame qu’explore Alexandra BADEA.
Cependant, les personnages ne se posent pas en victimes, ils veulent au contraire prendre en charge un événement passé sous silence, occulté par la grande histoire, sinon par devoir filial et moral mais surtout pour se comprendre eux-mêmes, acter leur origine, en tirer les conséquences au présent et au futur pour briser la chaîne fataliste.
Sur le fond, la pièce d’Alexandra BADEA est passionnante. Sur la forme, nous ne pouvons que constater l’absence de personnage antagoniste. Il y manque les effets de rupture qui aussi artificiels puissent-ils paraître, objectivent théâtralement, les déclarations existentielles des protagonistes.
Alexandra BADEA a pris le parti de l’intime qui passe difficilement au théâtre. Cela dit, nous avons été émus, touchés par les interprétations des comédiens pour la plupart binationaux, « venus de différents pays à l’image de la France d’aujourd’hui » qui permettent de faire résonner sensiblement, ces cris du cœur et de raison seuls capables de fissurer la chape de béton d’indifférence et d’oubli qui nous concerne tous.
Paris, le 18 Octobre 2018
Evelyne Trân
N.B : Nous invitons les personnes intéressées à consulter le site internet de l’AHTIS – ASSOCIATION POUR L’HISTOIRE DES TIRAILLEURS SENEGALAIS –
http://ahtis-association.blogspot.com/
Et un livre « Noblesse d’Afrique « d’Hélène de Gobineau. Selon l’Association AHTIS « Un des grands intérêts de ce livre est qu’il est riche en informations sur la vie des tirailleurs dits « sénégalais » durant la période de la guerre puis durant leur captivité. »
EXPOSITION PEINTURES D’IKIOU AU SALON INTERNATIONAL D’ART MODERNE CONTEMPORAIN – BUSINESS ART FAIR – 8, rue de Nesle 75006 PARIS – du 18 au 21 Octobre 2018 – Jeudi 18 H à 22 H – Vendredi et samedi de 13 H à 20 H – Dimanche de 11 H à 19 H –

L’arbre objet, l’arbre nature, l’arbre femme, l’arbre viril, il n’y a pas un arbre, chez le peintre IKIOU que sa vision ne puisse faire voler en éclats tant il est dominé par ses plusieurs esprits.
L’image de l’arbre chez lui est aussi bien l’annonce d’une impression qu’il subit, qui se prête ou qui se dérobe à travers des jetées de couleurs.
L’arbre volte-face au détour de celui qui le fixe, lui assigne une place puis l’abandonne, obéit enfin à notre besoin d’espace et d’étendue.
C’est très étrange ce voyage à travers des arbres qui clignotent qui ont seulement l’air de se ressembler pour mimer notre ère qui s’accompagne de plus en plus d’objets virtuels, sans relation charnelle.
Ikiou, artiste têtu à plusieurs têtes, peintre Coréen, influencé aussi bien par Cézanne que par Braque, inaugure le chant d’arbres dans cette plus vaste forêt, pour devenir l’interprète inespéré d’un dialogue trépidant entre l’orient et l’occident (C’était le bâton de pèlerinage de Malraux), une sorte de récréation continue, tel un pêcheur très humble lève l’ombre, sans confondre le reflet de la lune avec sa canne à pêche, pour rester à l’écoute, caché derrière l’arbre totem.
De la même façon qu’un enfant met un coquillage à son oreille pour écouter la mer, Ikiou traverse le monde en marchant sur ses toiles, un doigt sur la bouche, un doigt sur notre regard.
Evelyne Trân
Le 17 Octobre 2018
L’EMPREINTE – SCENE NATIONALE BRIVE-TULLE – NUIT OUVERTE AU THEATRE DE BRIVE le Vendredi 12 Octobre 2018 et EMBRASEMENT URBAIN à TULLE ET BRIVE le samedi 13 Octobre 2018 –

Théâtre de BRIVE Photo Olivier SOULIE

Théâtre de Tulle (Corrèze) le 4 mai 2018 Photo Olivier SOULIE
De mémoire de maires et surtout de la vox populi, Brive et Tulle ne se sont pas toujours entendues. Trente kilomètres séparent les deux villes, de vingt à trente minutes en autobus. A vrai dire les voyageurs conviés à la visite déguidée de Bertrand BOSSARD, n’ont pas vu passer le temps. Ce guide pas comme les autres a dû traîner du côté d’Alphonse Daudet ou encore de Madeleine Marion, cette grande comédienne, il invente le concept du théâtre au bus, qui n’est pas encore labellisé mais devrait faire des émules.
Photo Olivier SOULIE
Tandis que le beau paysage de la Corrèze avec ses notes d’automne épanoui, défile sous leurs yeux, les voyageurs accomplissent un véritable voyage dans le temps, celui de l’histoire épique de Tulle. Le parachutage sur la terre de Tulle ne peut être qu’émotif, secouant, étourdissant lorsqu’il a pour instructeur un comédien qui déclare que l’organe vital d’une ville, c’est son théâtre.
Les deux théâtres, ceux de Tulle et de Brive, réunis, font désormais figure des deux poumons de la scène nationale de l’EMPREINTE, qui vient juste d’être créée le 15 Juin 2018.
Il fallait célébrer l’événement et c’est chose faite. Qui mieux que la mémoire collective pourra rendre compte de cette belle rencontre des Tullistes et des Brivistes au cours des deux nuits tumultueuses des 12 et 13 Octobre 2018.
Il faut rendre au théâtre sa mission organique de rassemblement à ciel ouvert du public le plus divers. A ce propos Bertrand BOSSARD citait Victor Hugo « La culture coûte cher, essayez donc l’ignorance ! ».
C’était donc nuit ouverte du 12 au soir jusqu’au 13 au matin, au Théâtre de Brive. Une occasion fabuleuse de découvrir comment un théâtre pouvait devenir un lieu de circulation favorisant les rencontres entre des publics très différents, venus soit partager un festin, se déguiser, écouter un philosophe humoriste, Jean-Christophe ANGAUT, spécialiste de la nuit, la lecture musicale de l’Empreinte de P.Bergounioux par BABX, danser avec le Dj Set Mika RAMBAR, assister à une projection de films, à l’atelier chorégraphique de la Cie La Zampa et Marc Sens ou encore à la lecture marathon de 2 heures à 7 heures des Fleurs bleues de Queneau par Julie MOULIER.
Chaque spectateur acteur a pu en quelque sorte inventer sa nuit, au fil de ses envies, ses curiosités, avec la possibilité même de s’endormir dans le dortoir sauvage aménagé à cet effet avec la certitude retrouver au petit matin le philosophe de la nuit, et le Dj set Mika RAMBAR et surtout la vaillante fée instigatrice de cette nuit, Barbara METAIS-CHASTANIER dramaturge associée de l’EMPREINTE.
Photo Olivier SOULIE
Pour illustrer la soirée de clôture, à nouveau le public s’est retrouvé acteur, arpentant les ruelles de Tulle, un flambeau à la main, guidé par de curieux pyrophiles traînant des chariots enflammés, jusqu’à la Place Martial Brigouleix pour assister à l’embrasement final d’une grande roue énigmatique juste animée par le vent et la force d’un athlète, devenue la proie des flammes avant que n’éclatent les feux d’artifice, véritables coups de tonnerre luxuriants dans le ciel de Tulle.


Photos Olivier SOULIE
Cette récréation éblouissante, scénographiée par Pierre MECQUENEM et l’équipe de la Compagnie LA MACHINE, s’est poursuivie devant la façade du Théâtre municipal de Brive animée joyeusement par les sourires des créateurs de l’EMPREINTE et soudain prise d’assaut, cernée de toutes parts par les éclairs prodigieux d’un feu météore.
« Mais que fête t-on ? » ont dû se demander les badauds. Juste un mariage entre deux villes qui ont l’intention de partager leurs propres richesses, leur mémoire artistique avec un large public. L’EMPREINTE a déjà plus de 1500 abonnés, elle sait qu’elle peut compter sur plus de 41000 spectateurs qui pourront faire la navette (1 euro aller et retour) entre Brive et Tulle.
Un mariage culturel assuré d’une belle dote de 3,15 millions d’euros qui permet d’employer 28 permanents, 50 intermittents, 680 artistes, représente 8000 heures de travail, 3500 repas dans les restaurants etc. En somme une aubaine économique pour les Tullistes et les Brivistes.
Et le public est Roi qui a droit à une programmation éclectique qui n’entend oublier personne parmi les amoureux de la danse, la musique, le théâtre, le cirque. Une place de choix est réservée aux auteurs vivants, compositeurs contemporains parce qu’il est temps de leur donner la parole sans crainte de blesser leurs incontournables prédécesseurs, Molière ou Marivaux, Vivaldi ou Berlioz.
http://www.sn-lempreinte.fr/le-programme/sections=tous_les_spectacles
Discrets, voire même modestes, Nicolas Blanc le directeur de l’EMPREINTE et sa directrice adjointe Nathalie Besançon, sont conscients de l’ampleur de leur tâche. Ils défendent un « théâtre sensible et engagé, témoin de notre époque ».
Aux heureux élus, les Brivistes et Tullistes qui ont baptisé leur scène nationale du doux nom de l’EMPREINTE, nous ne pouvons souhaiter que prospérité. Il s’’agit bien à échelle historique Briviste et Tulliste, d’une révolution culturelle économique à hauteur de ce 2ème millénaire !
Paris, le 16 Octobre 2018
Evelyne Trân