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Auteur : Jacques Brel, Jacques Prévert, Jacques Higelin, Les frères Jacques, Jacques Dutronc, Jacques Offenbach, Jacques Demy, Jacques Lanzmann
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Mise en scène : collaboration artistique Emilie Chevrillon
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Distribution : Julie Autissier, Raphaël Callandreau
Mois : Mai 2018
ABC D’AIRS AU THEATRE DU LUCERNAIRE 53 Rue Notre Dame des Champs 75006 PARIS – DU 9 MAI AU 17 JUIN 2018 – DU MARDI AU SAMEDI A 19 HEURES – LE DIMANCHE A 16 HEURES –
C’est la fête à la salle du Paradis du Lucernaire avec un quatuor de charme composé de quatre musiciennes, Anne Baquet (voix), Claude COLLET (piano) Amandine DEHANT (contrebasse) et Anne REGNIER (hautbois et cor anglais).
Le spectacle est aussi réjouissant pour l’œil que pour l’oreille. La déesse Musique se déclare chorégraphe des quatre muses grisées par un essaim qu’elles appellent ABC D’AIRS.
Bien sûr, il y a ce bonheur de retrouver des airs connus et d‘en découvrir d’autres, d’être en quelque sorte dans une forêt enchantée où il suffit de poser le pied sur une touffe de mousse pour voir s’échapper un air inattendu, ou de frissonner sous les éclairs d’un orage lorsque la Walkyrie de Wagner vient interrompre notre rêverie.
Mais cela est unique et ne dépend ni d’un cd, ni d’une radio, c’est la présence physique de tous ces instruments, piano, hautbois, contrebasse et même voix, celle d’Anne Baquet, qui vibrent sous les doigts et le souffle de leurs partenaires.
Chacun des couples fait rêver, Claude COLLET avec son piano, Anne REGNIER avec son haut bois, Amandine DEHANT et sa contrebasse et naturellement Anne BAQUET avec sa voix.
Oui, l’on se prend à songer que chaque instrument confesse son histoire d’amour avec sa muse, tant l’ambiance générale est à l’euphorie.
Nous assistons aussi parfois à de véritables joutes musicales, quelques échanges musclés adorables au jeu du zapping qui fait rayonner l’éclectisme du répertoire.
Anne Baquet avec sa voix de soprano haut perchée a la présence gracieuse d’un Pierrot lunaire. Anne REGNIER semble toujours surgir de la forêt avec son hautbois. Amandine DEHANT charme avec son corps sa contrebasse et Claude COLLET offre à son piano toute sa dimension fantastique et romantique.
Superbement mis en scène par Gérard RAUBER, ce quatuor hautement féminin séduit, envoûte par sa grâce, sa vitalité explosive !
Paris, le 14 Mai 2018
Evelyne Trân
LES MUSIQUES DU SPECTACLE
A Ah Amandine Dehant B Baroque Les sauvages Jean–Philippe Rameau C Chanson d’amour Je t’aime ! Isabelle Aboulker D Déluge Ciel d’orage Gilles Silvestrini, arr. Cl. Collet E Espagne Espagnolade Serge Lancen F Frères ennemis Il camello e il dromaderio Musica nuda G Géant Le grand lustucru Kurt Weill H Histoire sans paroles Milonga sin palabras Astor Piazolla I Intermède – autre histoire sans paroles Chicken reel Jean Wiener J Jeux de diction Ciel, si ceci se chante ! Graciane Finzi K Khatchaturian Masquerade valse Aram Katchaturian L Loup B B Wolf Jon Deak M Mécanique Les boites à musique Pierre Philippe, G. Lafarge, M. Cab, F. Blanche N Néant La môme néant Jean Tardieu O Oiseau La branche Robert Nyel, Gaby Verlor, arr. Fr. Rauber P Piano La leçon de piano d’Yvonne Théodore Lack Q Quatuor Il est bel et bon Pierre Passereau R Romance Intermezzo Enrique Granados S Silence 4’33’’ (1er mvt) John Cage T Toccata Toccata Pierre-Max Dubois U Ultime sabbat Danse macabre Camille Saint-Saens V Voyage argentin L’automne Astor Piazolla W Welcome Wilkommen Fred Ebb, John Kander, arr. J. Charles XY XY 300 millions Ricet Barrier, Bernard Lelou Z Ze final Final Gabriel Phillipot
FRANCAIS DU FUTUR -PROJET PARTICIPATIF – CIE NOMADE IN FRANCE – ABDELWAHEB SEFSAF – LE THEATRE DE LA CR0IX ROUSSE LYON – LE THEATRE DE LA RENAISSANCE – OULLINS LYON METROPOLE – le 10 mai à 20h au Théâtre de la Croix-Rousse › le 12 mai à 20h au Théâtre de La Renaissance –
distribution
participants IME Aline Renard – Fondation OVE, Made In (École Sainte-Marie), Groupe Amateurs, Collège Henri Barbusse, les seniors du 4e arr., Centre socio-culturel Moreaud – FLE et Association Le Mas, Résidence La Californie et Maison d’enfants Saint-Vincent, École primaire Jean de La Fontaine, Centre social Quartier Vitalité, Collège Georges Clemenceau, Lycée Jean Perrin, Tremplin ANEPA, Lycée professionnel André Cuzin, Sauvegarde 69
Coordination artistique, écriture musicale, mise en espace, jeu et ateliers Abdelwaheb SEFSA
Ecriture musicale , jeu et ateliers Georges BAUX et Nestor KEA
Ecriture texte Jérôme RICHER
Artiste intervenant saison 1 Toma ROCHE
Artiste intervenante saisons 1 et 2 Pauline LAIDET
Artistes intervenants saison 2 Benjamin Villemagne, Anna Pabst et Alexis Jebeile
Le spectacle collectif « Français du futur » a réuni sur scène plus de deux cents comédiens amateurs qui ont participé aux ateliers d’écriture, de compositions musicales, de théâtre et de chant, de DJing et de slam, autour de cette vaste question de l’identité nationale.
Evidemment, le spectacle est le reflet d’émotions, de ressentis, aujourd’hui, de personnes, toutes générations confondues (de 8 à 75 ans ou plus) plus sensibles que d’autres, en raison de leur origine étrangère, à la question « Etes-vous Français ?».
Une personne sur dix en France aurait un parent issu de l’immigration. Pour autant la France ne « ne se voit pas comme un pays de métissage » souligne une enquête du journal LA CROIX à propos d’une exposition qui a eu lieu en 2012 au Musée de l’histoire de l’immigration « Un Français sur quatre est issu de l’immigration ». Evidemment les chiffres changent suivant les paramètres.
Se projeter vers l’avenir, c’est déjà se projeter aujourd’hui, prendre en considération la nocivité des discours politiques qui stigmatisent « l’étranger » et font la différence entre les Français de souche et ceux d’origine immigrée.
L’on finit par s’attacher à un pays où l’on est né et c’est normal. Oui, il est possible de s’éprouver français sans arborer un facies « Français de souche ou européen » et également d’être froissés par ceux qui mettent en doute votre nationalité, en raison toujours de votre facies.
Les brassages de populations et donc de différentes cultures ont toujours existé, et la France du 21ème siècle n’a pas le même visage que celui du 19ème ni même du 20ème siècle quand il allait de soi de raconter aux petits écoliers que leurs ancêtres étaient des gaulois.
En 2068, donc dans un avenir très proche, sera-t-il possible à des petits Français de parler également de leurs ancêtres arabes, africains, asiatiques, syriens etc. … ?
Le spectacle choral livre des témoignages, fait fuser les questions et réponses telles que :
– De Vercingétorix à aujourd’hui, qui sont les Français ?
– Etre Français, ça ne veut plus rien dire.
– La France ? Notre pays d’adoption, de naissance.
délivre quelques sketches bien envoyés, notamment celui de la remise du prix Nobel en 2068 à un certain Amir Colombus ancien réfugié d’Afghanistan, connu pour ses livres sur les conditions terribles des réfugiés en France.
Accompagnés sur scène en voix et en musique par Abdelwaheb SEFSAF, Georges BAUX et Nestor KEA de la Cie Nomade, encouragés par leur ferveur et leur talent, les comédiens oublient qu’ils sont amateurs, ils sont bel et bien acteurs de ce spectacle de belle facture témoignant de la vitalité de ce projet participatif, résultat d’un travail de deux années dans les ateliers des Théâtre de La Croix Rousse et de La Renaissance.
lls ont fait vibrer le cœur du public l’enjoignant à entonner avec eux l’hymne de Français du futur. Il va de soi que les enfants des écoles primaires s’en donnaient à cœur joie, eux les Français du futur !
Paris le 13 Mai 2018
Evelyne Trân
Nous reproduisons ci-dessous l’hymne chanté à la fin du spectacle par tous les participants :
FRANÇAIS DU FUTUR
Italien de Menton
Espagnol de Toulouse
Marocain des cités
Kabyle de Moissac
Tunisien de La Goulette
Fabriquant d’artifice
Polack des Bayons
Visage noir de charbon
Pêcheur des îles Caraïbes
Postier de Fort-de-France
Français de France ou de Navarre
De Gaule ou d’Algérie
Auvergnat de Paris
Bougnat charrieur de Charbon
Breton terrassier
Forgeur de métro
Echoué, balancé
Ancré, acclimaté
Créolisé, enraciné
Fluctuat nec mergitur
Echoué, balancé
Ancré, acclimaté
Créolisé, enraciné
Je suis le Français du futur
Médaillé d’Indochine
De Monte Cassino
Batailleur de Verdun
Bataillons africains
Tirailleur tiraillé
De Dakar ou d’Alger
Tirailleurs débarqués
De vos pays lointains
Pour défendre ici, là,
La liberté des autres
Tirailleurs oubliés
Sortis de vos ghettos
Pour parader « encostumés »
En bons singes savants
Et parcourir la capitale,
Un 14 juillet
Tiraillés, balancés
Ancrés, acclimatés
Créolisés, enracinés
Fluctuat nec mergitur
Echoués, balancés
Ancrés, acclimatés
Créolisés, enracinés
Je suis le Français du futur
Réfugié espagnol
Exilé catalan
Rescapé de Franco
Rouge républicain
Enrôlés sous nos rangs
Vous combattiez encore
Pour défendre âprement
Le drapeau tricolore
Bohémien périphérique
De la porte des villes
Acrobate des trottoirs
Jongleur des boulevards
Tzigane sans attache
Vous habillez ma ville
Et vos vives couleurs
Rythment mon horizon
Et vos chants et vos danses,
Coulent dans mes veines comme coule la Seine
Et vos chants et vos danses
Coulent dans mes veines comme coule la Seine
Et vos chants et vos danses,
Coulent dans mes veines comme coule la Seine
Et vos chants et vos danses
Coulent dans mes veines comme coule la Seine
France aux mains d’or
Qui voudrait travailler encore
France des quartiers
Et des supermarchés
Forçât des pâturages
Ouvrier sans repos
Aigri agriculteur
Paysan à crédit
Esclave des Antilles
Dérobé aux Afriques
Par les bons négriers
De Bordeaux ou de Nantes
Vous traversiez l’antique
Océan Atlantique
Travail à peu de lucre
Pour cultiver le sucre
Echoué, balancé
Ancré, acclimaté
Créolisé, enraciné
Fluctuat nec mergitur
Echoué, balancé
Ancré, acclimaté
Créolisé, enraciné
Je suis le Français du futur
Révolté communard
Rebelle calédonien
Fugitif Neg’ Marron
Martyre héroïque
Kabyle du Pacifique
Créole de Martinique
Indien de Guyane
Au ventre fécond
Vous êtes la rive
Où le monde s’échoue
Pour renaître de vos entrailles
Et boire à votre sein
Vous êtes le passé
Le présent, le demain
Vous n’êtes qu’un c’est mon refrain
Le Français du futur
Echoué, balancé
Ancré, acclimaté
Créolisé, enraciné
Fluctuat nec mergitur
Echoué, balancé
Ancré, acclimaté
Créolisé, enraciné
Je suis le Français du futur
DANS LE CADRE DU FESTIVAL DES CAVES 2018 – LA MÉDUSE DÉMOCRATIQUE – Adaptation et mise en scène Anne Montfort / avec Damien Houssier / en coproduction avec la Cie Day-for-night –
Y avait-il une raison d’être Robespierre au moment de la Révolution Française ? Sa profession de foi « démocratique » ressort de ses propos extraits de différents discours notamment ceux où il se défend des calomnies de ses ennemis l’accusant de « despotisme d’opinion » et de préconiser la dictature.
Voir en Robespierre essentiellement un agent de la Terreur, impitoyable et sanguinaire, c’est évidemment faire abstraction de la complexité du personnage qui se réfère à ROUSSEAU « Le peuple veut toujours le bien, mais il ne le voit pas toujours ». J’ajouterais, moi, que les mandataires du peuple voient souvent le bien mais ne le veulent pas toujours. Cependant le bon sens du peuple est souvent supérieur à l’esprit des habiles gens, mais sa bonté naturelle le dispose à être la dupe des charlatans politiques. Ceux-ci le savent bien et ils en profitent ».
Le spectacle s’inscrit pour Anne MONTFORT « dans la suite de No(s) révolution(s) où j’interrogeais la possibilité aujourd’hui d’une révolution ».
Il s’agit d’un montage de textes de Robespierre avec ceux de Sophie Wahnich, l’auteur du Radeau démocratique.
Ledit montage se révèle très habile puisqu’il permet de s’interroger sur une question toujours d’actualité, la démocratie. « Pourquoi faire l’effort d’être libre ? » demande Robespierre qui se positionne contre l’état d’urgence.
Le personnage semble complètement habité par son idéal de liberté qui le pousse à combattre et à utiliser la terreur « sans laquelle la vertu est impuissante ».
L’interprète Damien HOUSSIER est remarquable, il réussit à captiver le public, à rendre crédible, voire hallucinante la présence de Robespierre, tel un personnage shakespearien, tragique, incandescent mais aussi humain.
Ce spectacle est à voir absolument !
Paris, le 8 Mai 2018
Evelyne Trân
FESTIVAL DES CAVES 2018 – UN FESTIVAL INSPIRE ET DELIBEREMENT ECLECTIQUE – 13EME EDITION DU 2 MAI AU 30 JUIN 2018 – 10 CREATIONS – 24 SPECTACLES – 100 COMMUNES – 60 JOURS DE REPRESENTATION – DANS 10 REGIONS ET EN SUISSE –
CALENDRIER 2018
Un festival unique en son genre qui offre la possibilité aux artistes, jeunes pour la plupart, de proposer des créations inédites, souvent insolites dans des caves.
Le festival existe depuis 2005, le coup d’envoi fut donné par Guillaume DUJARDIN qui a adapté le journal de Victor KLEMPERER, journal de lutte et de résistance contre la machinerie Hitlérienne, dans une cave de la préfecture de Besançon.
La cave est devenue un lieu privilégié, idéal pour les soliloques. L’obscurité, l’étroitesse du lieu, l’odeur de renfermé sont de nature à réveiller toutes sortes de fantasmes. Elle devient par métaphore la face cachée, l’iceberg de la conscience où se nichent les rêves, les cauchemars, qui ne peuvent s’exprimer en plein jour.
Lors de l‘inauguration du festival nous avons pu assister à quatre spectacles : Comme je suis terrain vague, Les garçons ne pleurent par, La méduse démocratique et Deux mots qui nous ont permis d’aller à rencontre de 4 personnages aussi différents qu’une créature mi humaine mi bête, inspirée de la métamorphose de Kafka, un chanteur à minettes efféminé, une fille malheureuse qui vide son sac, et Robespierre.
Tous ces personnages qui ont quelque chose à dire, peuvent prétendre être incompris dans notre société et exister en marge.
COMME JE SUIS TERRAIN VAGUE
Mise en scène de Simon Vincent / avec Anaïs Marty / en coproduction avec la Cie Mala Noche
Comment réagirions-nous si nous nous retrouvions à l’état de bestiole, un cafard par exemple sans avoir quitté notre conscience humaine. C’est pour le moins de la science-fiction cérébrale. Simon VINCENT donne la parole à une bête fantastique aux états d’âme fluctuants, interprétée par Anaïs MARTY, dont l’on ne voit que la tête émergeant d’une sculpture en plastique monstrueuse au milieu d’une montagne de sacs poubelles, qui parle avec une voix d’enfant de sa destinée parallèle aux côtés d’un vieil homme et d’un chien qui ne la voient pas. « J’aimerai être homme avec une voix de chien, très loin de la parole humaine fuyante, traitre, fourbe, maquillée, étrange… » confie-t-elle. Il s’agit donc bien d’une créature extraordinaire impossible sauf à l’imaginer !
LES GARCONS NE PLEURENT PAS
De Julie Ménard / adaptation et mise en scène de Thibault Rossigneux / avec Charly Marty / en coproduction avec la Cie Les sens des mots
Alexandre est un chanteur à minettes, qui fait les bals, roule les mécaniques, séduit les filles à tour de bras mais est profondément mal dans sa peau suite au traumatisme d’un viol.
Au cours du concert qu’il donne avec sa guitare électrique, il exprime une cause de son mal être à travers une chanson « Les garçons ne pleurent pas » adoptant tout le long du spectacle une attitude efféminée à contre-emploi.
LA MEDUSE DEMOCRATIQUE
Adaptation et mise en scène Anne Montfort / avec Damien Houssier / en coproduction avec la Cie Day-for-night
Un Robespierre sidérant, son fantôme donne une leçon de politique à travers des extraits de discours, qui peuvent s’aligner sur des préoccupations actuelles, notamment le terrorisme, l’état d’urgence, où il est question d’organisation de contrôle démocratique et naturellement de révolution.
La mise en scène est austère comme le personnage, seul face à une assemblée, le public réuni autour d’une longue table.
L’intelligence de l’interprétation de Damien HOUSSIER donne un caractère humain aux paroles de Robespierre, souligne leur cohérence, leur profondeur. Il est réjouissant de se dire que cet homme au demeurant très complexe et inclassable, n’avait pas besoin d‘utiliser une langue de bois.
Un spectacle d’une rare intensité !
DEUX MOTS
De Philippe Dorin / mise en scène Monique Hervouet / avec Anne-Laure Sanchez / en coproduction avec la Cie Banquet d’avril
Uns sorte de striptease par les mots, juste dans la mesure où la protagoniste, une fille mal fagotée, effeuille son environnement, chaise, objets divers contenus dans son sac de façon laconique, avec quelque chose de grêle dans la voix, comme si la personne n’avait plus la force que d’aller à l’essentiel, à ce qui résume une situation, une chose dans ses aspects les plus placides, voire mortifères quand elles n’ont plus à répondre de rien, lorsqu’il leur manque des interlocuteurs lorsqu’elles sont les témoins absurdes de la solitude, du rétrécissement de la communication.
Mais il s’agit au fond d’une enfant femme qui emprunte le langage d’une petite fille pour décrire des réalités qui tombent sous le sens, abruptes, sans trop faire intervenir l’intellect qui n’a pas sa place pour faire résonner l’évidence drolatique ou désespérante.
Belle partition pour cette comédienne de talent, Anne-Laure SANCHEZ que ce texte de Philippe DORIN, drôle et émouvant !
Que nous ayons été éblouis, déconcertés ou émus, une chose est sûre c’est que cette 13ème édition du festival répond à notre désir de découverte de spectacles qui n’ont pas peur de sortir des sentiers battus, qui mobilisent le talent et l’imagination des artistes pour faire de ce festival un véritable laboratoire de création, à champ libre, sous le regard complice des festivaliers heureux de voir leurs caves se métamorphoser, par la magie du théâtre.
Paris, le 10 Mai 2018
Evelyne Trân
Si loin si proche – Abdelwaheb Sefsaf / Aligator – Spectacle world-électro – Concert-récit – Durée 1h20 tout public – AuThéâtre de la Croix Rousse à Lyon, les 2 et 3 mai 2018 –
distribution
musique Aligator | texte Abdelwaheb Sefsaf | mise en scène Abdelwaheb Sefsaf en collaboration avec Marion Guerrero | avec les musiciens Georges Baux claviers et guitare Nestor Kéa live machine et instruments à cordes Abdelwaheb Sefsaf jeu, chant et percussions | lumières et vidéo Alexandre Juzdzewski | régie générale et son Tom Vlahovic
Tournée 2018 :
L’émotion est omniprésente dans le spectacle SI LOIN SI PROCHE mis en scène par Abdelwaheb SEFSAF et Marion GUERRERO, avec une belle scénographie où s’invitent une montagne de ballons colorés et des chaises illustrées de superbes calligraphies du poème du poète palestinien Mahmoud DARWICH « Le mort N°18 ». Elle n’est pas tapageuse, juste sincère, véhiculant des vents contraires, guidée par des impressions d’enfance qui emportent l’homme de scène à la fois musicien et conteur.
Regarder par le fenêtre de son enfance, c’est un peu comme faire un signe à l’enfant que l’on a été, enfant témoin d’histoires qui ne se racontent plus à l’âge adulte, de crainte de froisser le jardin secret. Comment parler des personnes que l’on a aimées, de son père, sa mère ses frères et sœurs, raconter que l’on vient de cette famille-là dont le parcours fait résolument partie du passé.
A l’origine, Abdelwaheb SEFSAF voulait parler des migrants d’aujourd’hui. En revenant sur les traces de l’enfant de migrants algériens qu’il a été, c’est tout aussi bien à sa famille à laquelle il rend hommage qu’aux migrants d’aujourd’hui qu’il s’adresse et au-delà aux générations de Français issus de parents immigrés.
« Je suis un arbre » nous dit d’entrée de jeu, l’homme de scène, et nous comprenons que cet arbre est parcouru de vents violents, de frémissements de branches douloureuses, mais pénétré de l’affection que l’enfant lui porte.
Quel enfant d’immigrés n’a pas entendu soupirer ses parents nourrissant toujours l’espoir du retour au pays ?
Né en France en1969, Abdelwaheb SEFSAF, à travers son regard d’enfant auquel s’ajoutent l’humour, l’esprit critique de l’adulte, tisse à partir de quelques souvenirs cuisants, un portrait de sa famille, drôle, épique, intense.
Entouré par de formidables musiciens, Georges Baux et Nestor Kea, du groupe Aligator, Abdelwaheb SEFSAF illustre dans ce spectacle, la complémentarité du verbe et de la musique.
Vaste champ de correspondances ouvert entre le chant, le récit et la musique qu’ils inspirent, orientale, rock et électro.
Photo Renaud VEZIN
C’est que l’arbre a plusieurs voix, l’orientale lyrique, élégiaque, et celle plus posée, occidentale, qui solidaires l’une de l’autre, permettent à l’artiste de déchirer le voile de faire dire à l’enfant qu’il a été, l’allégresse de vie qu’il porte en lui, son véritable flambeau !
Paris, le 7 Mai 2018 Evelyne Trân
FESTIVAL DES CAVES 2018 – 13EME EDITION DU 2 MAI AU 30 JUIN 2018 – 10 CREATIONS – 24 SPECTACLES – 100 COMMUNES – 60 JOURS DE REPRESENTATION – DANS 10 REGIONS ET EN SUISSE –
Les spectacles sont joués dans des caves et sous-sols. Les lieux sont tenus secrets jusqu’au soir de la présentation. Compte tenu de l’étroitesse des caves, le nombre de spectateurs est limité à 19. Pour ces deux raisons, il est indispensable de réserver au 03 63 35 71 04 ou en activant votre compte sur le site http://www.festivaldecaves.fr/ A Besançon, vous pouvez également vous présenter au Bureau du Festival à la Chapelle Mala Noche , le Scénacle, 6 rue de la Vieille Monnaie de 10H00 à 19H00. L’équipe du Festival vous contactera la veille de la représentation pour vous donner un lieu de rendez-vous facilement identifiable à proximité de la cave et vous amènera, après avoir réalisé les modalités de billetterie, à la représentation. Sauf indication contraire, les spectacles commencent à 20h. Nous sommes présents au lieu de rendez-vous à partir de 19h30, les spectateurs sont invités à se présenter avant 19h50.
Les caves gardent, même à cette période de l’année, une certaine fraicheur. Prévoir des vêtements chauds.
Par égard pour les artistes et pour les spectateurs, les retardataires ne peuvent être admis.
Certaines caves sont accessibles aux personnes handicapées moteurs.
FOCUS LUTTES SOCIALES ET ENCORE ! du 4 au 13 Mai 2018 à LA MAISON DES METALLOS – 94, rue Jean-Pierre Timbaud 75011 PARIS –
1968 : celles et ceux qui ont « fait mai »
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Ludivine Bantigny, a écumé pour son travail
les archives de mai 68 pour tenter de redonner
vie aux protagonistes de cet emblématique mouvement
protestataire. Gérard Miller, psychanalyste et auteur
souhaite quant à lui « lever toute ambiguïté sur l’insoumission
persistante de la grande majorité des anciens soixante-huitards ».
Ils ont donc choisi, chacun à leur façon, de rendre 1968
« à celles et ceux qui l’ont fait », mais d’une manière totalement différente… »
Marx et Jenny
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Marx et Jenny est un one woman show surprenant,
qui nous fait découvrir le père du communisme à travers
le prisme de sa vie amoureuse. Audrey Vernon nous dévoile
la vie privée du philosophe allemand dont on fêtera le 5 mai
l’anniversaire des deux cents ans de la naissance. Marx et Jenny,
c’est donc l’histoire de Karl Marx, de sa femme Jenny,
de leur meilleur ami Friedrich Engels et de la mystérieuse
Hélène Demuth, dite « Lenchen », qui vécut avec eux…
autour de mai 68 : les groupes medvedkine
groupe-medvedkine-1.jpg
Février 1967 : Chris Marker et Mario Marret commencent
le tournage d’À bientôt j’espère pendant la grève. Lors de
sa projection, les ouvriers le jugent trop romantique.
Pour Marker, un véritable cinéma militant ne peut être
en définitive que celui qui serait réalisé par les ouvriers
eux-mêmes ; ainsi naissent les groupes Medvedkine
de Besançon et de Sochaux. Les Mutins de Pangée et
la Maison des métallos proposent deux projections
-rencontres afin de rendre hommage à cette expérience
unique de cinéma en usine.
9
13 mai 2018
Longwy Texas
longwy-texas_2.jpg
Carole Thibaut retraverse, à la manière d’une conférencière
de l’intime, l’histoire des aciéries et de la sidérurgie lorraine,
notamment des luttes ouvrières des années 70 et 80, à travers
les figures de ses père, grand-père et arrière-grand-père,
de ses propres souvenirs d’enfance et de documents de l’époque.
Artiste fidèle des Métallos, elle interroge ici nos héritages
symboliques et nos constructions culturelles,
dans un cheminement qui va de l’intime à l’universel.
autour du spectacle
Rencontre avec Carole Thibaut
jeudi 10 mai → 20h
FOCUS EXIL DU 4 au 26 Mai 2018 à la MAISON DES METALLOS – 94 rue Jean-Pierre Timbaud 75011 PARIS –
Ci-dessous programme, cliquer :
FOCUS EXIL DU 4 AU 27 MAI 2018 A LA MAISON DES METALLOS
Quitter sa terre natale n’est que très exceptionnellement un choix librement consenti. Il faut de fortes nécessités pour en arriver là. Il faut la soif et la faim, les terreurs de la guerre, les humiliations, le déni de son identité, l’écrasement de sa dignité. Dans ce focus, hommage sera rendu aux héros ignorés que sont les migrants de l’extrême (Harraga, Crocodiles), les « justes » qui parfois les accueillent (Les Migrants au pied de chez soi, L’Hospitalité), les enfants d’exilés porteurs d’indicibles souffrances sociales
(Pays de malheur !).















