12 EME EDITION DU FESTIVAL DE CAVES – THEATRE SOUTERRAIN – 36 SPECTACLES, 92 COMMUNES – DU 28 AVRIL AU 24 JUIN 2017 –

Programme festival de caves

15 créations , 38 spectacles dans 93 communes /Plus de 200 représentations/Une équipe de 40 personnes comédiens, metteurs en scène, auteurs , régisseurs,  bénévoles/Sans compter les propriétaires accueillant généreusement le Festival

FESTIVAL MISES EN CAPSULES Du 29 mai au 17 juin 2017 à partir de 19h du lundi au samedi au Ciné XIII théâtre – 1 avenue Junot 75017 PARIS

Cette année encore 16 créations de 30 minutes à découvrir. 5 spectacles par soir que l’on peut déguster selon son envie

dossier de presse  capsules

 Liste des artistes présents cette année

Auteur : Julien Ratel

Metteur en scène : Ludivine de Chastenet et Benjamin Gauthier

Avec : Constance Carrelet, Marie Lanchas, Julien Ratel, Yann Papin en alternance avec Arnaud Pfeiffer

 Auteur : Elisa Ruschke

Metteur en scène :  Elisa Ruschke assistée de Léa Girardet

Avec : Nelly Antignac, Michaël Delis, Pierre Cohen et Elisa Ruschke

Auteurs : Nejma Ben Amor et Charles Texier

Metteur en scène : Nejma Ben Amor

Avec : Maximilien Neujhar, Agata Rabiller, Laura Couturier, Chloé Chicky, Vincent Pailler, Charles Texier, Alice Benoist d’Etiveaud

Auteurs : Ariane Boumendil et Pascale Oudot

Metteur en scène : Mikael Chirinian

Distribution : Ariane Boumendil et Pascale Oudot

 

Auteur : Hernan Casciari traduit par Alexandra Carrasco :

Adaptation : Marie Dupleix

Metteur en scène : Marie Dupleix et Pénélope Lucbert

Avec : Arianne Brousse, Oscar Clark, Marie Dupleix, Denis Morin, Edouard Michelon, Serge Peyrat

 

Auteur : Rudy Milstein

Metteur en scène : Alexandra Chouraqui

Avec : Sarah Adler et Benjamin Gauthier

 Auteur : Fanny Cabon

Metteur en scène : Tadrina Hocking assistée de Laury André

Avec: Fanny Cabon, Constance Carrelet, Isabelle Ferron & Haykel Skouri

                 

Auteur : Romain Duquesne

Metteur en scène : Romain Duquesne

Avec : Jean Pavageau, Gaëtan Peau, Angélique Zaini, Clément Belhache, Jérémie Bédrune, André Antébi et Benoît Félix Lombard

 

Auteur : Marc Citti

Metteur en scène : Marc Citti et Delphine Ciavaldini

Avec : Natalia Dontcheva, Marion Harlez Citti, Arnaud Dupont, Marc Citti

Auteur : Bernard Jeanjean

Metteur en scène : Bernard Jeanjean

Avec : Martine Fontaine et Laurent Maurel

Auteur : Inès Do Nascimento

Metteur en scène : Inès Do Nascimento

Avec : Baptiste Gillis / Victor Bas / Anouck Siboni / Victor Langue / Elio Massignat / Inès Do Nascimento / (Rémi Ménard )

Auteur : Roman Sitruk

Metteur en scène : Roman Sitruk

Avec : Dominique Guillo, Christopher Bayemi, Aude Roman, Fiona Levy et Théo Askolovitch

Auteurs : Benoît Celotto et Pauline Marteau

Metteur en scène : Johanna Boye

Distribution : En cours de finalisation

                     

Auteurs : Karina Beuthe et Azize Kabouche, inspiré et adapté de «Les Mots pour le Dire», de Marie Cardinal

Metteur en scène : Azize Kabouche

Distribution : Karina Beuthe, Emma Kabouche, Lucie Mantez, Louise Marco, Azize

Kabouche.

Création collective à partir de l’émission TV Striptease par Ambre Febvre, Salomé Scotto, Paul Lourdeaux et Thomas Larbey

Avec : Ambre Febvre, Salomé Scotto, Paul Lourdeaux et Thomas Larbey                        

 Auteur : Tania de Montaigne

Metteur en scène : Léa Moussy

Avec : Fabrice Moussy et Xavier Thiam

Auteur : Inès Do Nascimento

Metteur en scène : Inès Do Nascimento

Avec : Baptiste Gillis / Victor Bas / Anouck Siboni / Victor Langue / Elio Massignat / Inès Do Nascimento / (Rémi Ménard )

 

Parade(s), festival des arts de la rue de NANTERRE – les 2, 3 et 4 juin 2017.

 

 

Téléchargez le programme, plan et le calendrier

Toute l’actualité du festival sur : www.nanterre.fr (rubrique culture); Facebook (parades.nanterre)
Renseignements : 39 92parades@mairie-nanterre.fr
Pour recevoir régulièrement nos informations par mail, rendez-vous sur www.nanterre.fr/parades

Théâtre de rue

COMPAGNIES INVITEES

Cie  l’Art Osé Jacqueline et Marcel, au fil du trottoir&  Jacqueline et Marcel jouent… Acte 1 : Le Médecin Volant de Molière Acte 2 : L’Ours de Tchekhov www.artose.com

La Cave à Théâtre La BIP www.annibal-lacave.com

Cie Internationale Alligator (CIA) Dessous d’Histoire – Création 2017 www.cia-alligator.com

Les Compagnons de Pierre Ménard Les Contes-dits-du-bout-des-doigts www.ciecpm.com

Cie Délit de façade En apnée– Création 2017 www.delitdefacade.com

Cie la Hurlante Regards en biais www.cielahurlante.fr

Cie Joe Sature et ses joyeux osselets Autorisation de sortie www.joesature.com

Cie Kumulus (France – Burkina Faso) Série C – Création 2017 www.kumulus.fr

Mr. Mustache (Italie)Affetto d’Amore  www.mistermustache.it

Cie L’Œil des Cariatides Ivre de job www.loeildescariatides.com

Cie Perehosta (Espagne) Open door www.perehosta.com

The Primitives (Belgique)Three of a kind www.primitives.be

Thank you Tezuka (Japon) www.39tezuka.com/index-eng.html

Théâtre de l’Unité Parlement de rue www.theatredelunite.com

The Yelling Kitchen Prince – Bram Graafland (Pays-Bas) www.gillendekeukenprins.nl

Cirque

Cie 3.6/3.4 – Vincent Warin  L’Homme V. www.vincent-warin.com

Cie Carré Curieux, Cirque Vivant ! (Belgique)Petit Frère www.carrecurieux.be

Cirq’ulation Locale Second Life www.cirquebelge.com

Collectif à sens unique Léger démêlé www.asensunique.com

Le Cirque Les Noctambules www.les-noctambules.com

Pablo Rada Monizdans le cadre des inédits de Circus Next www.circusnext.eu

Peet Sweet & David Poznanter (USA)Boom! www.boomcircus.com

Cie Poc BPM 2.1 www.compagniepoc.com

Sandrine Juglair dans le cadre des inédits de Circus Next www.circusnext.eu

Cie Les Sanglés A ta taille www.lessangles.com

Stefano Di Renzo (Italie)Hold on www.stefanodirenzo.com

Danse

Cie Action d’espace / François Rascalou Premier cri www.actiondespace.wordpress.com

Cie Antipodes Ta peau comme le ciel www.compagnie-antipodes.com

Cie Bilbobasso  Amor– Création 2017 www.bilbobasso.com

Cie Les Égarés À quoi tu joues ? www.lesegares.wixsite.com/lesegares

Cie Lu² La nuit a son existence www.compagnie-lu2.fr

Musique

La Belle Image – DespuéS – Création 2017 www.labelleimagefanfare.com

Fanfare municipale de Nanterre et Les Charentaises de luxe Création 2017 www.fanfare-de-nanterre.fr / www.charentaisesdeluxe.com

Le Grand Pop plus & ses invités P’tit orchestre de poche circassien www.orchestre-bal-pop.fr

Quartet Buccal Les Femmes aux yeux ouverts sont dangereuses www.quartetbuccal.fr

Les Metallos, Kaducia & Panacoda Steel Bands

Installations et entresorts

Cie La Dodue Vous avez dit dodue ? www.agathebezault.com

DUT Les Manèges Fitness https://ciedut.wordpress.com

ERD’O Cie Broder la ville www.enrangdoignons.com

Les PlastiKeuses Les Arpenteurs, nos territoires sont des constellations  www.lesplastikeuses.com

Marionnette et Théâtre d’objets

La Salamandre The box & Rêve de livre www.la-salamandre.net

Sans Compagnie fixe Les Têtes d’ampoule http://sanscompagniefixe.wix.com

Cie Tralala Splatch L’armoire aux merveilles www.tralalasplatch.com

Brigitte Burdin & Gilles Rhode La terrible histoire de Thomas Sankara

HISTOIRE DU SOLDAT De Ramuz et Stravinsky au THEATRE POCHE MONTPARNASSE 74 BD DU MONTPARNASSE 75014 PARIS – du 9 MAI au 16 JUILLET 2017 du mardi au samedi à 21 Heures, le dimanche à 15 Heures.

Direction musicale Jean-Luc TINGAUD

Chefs d’orchestre Olivier DEJOURS et Loïc OLIVIER (en alternance)

Avec Claude AUFAURE le Lecteur

Licinio DA SILVA le Diable

Fabian WOLFROM le Soldat

Aurélie Loussouarn la Princesse

et l’Orchestre-Atelier Ostinato

Costumes Michel DUSSARAT

Lumières Christelle TOUSSINE

Assistant à la mise en scène et chorégraphies Sebastiàn GALEOTA

Peinture murale Laurence BOST

Durée 1h10 Production Théâtre de Poche-Montparnasse

Ils ont tout l’air de soldats pantins avec leurs uniformes, rouges et bleus, destinés à la cour de récréation de quelques bambins. Ils respirent l’image d’Épinal, très pimpante qui réjouissait nos aïeux au début du siècle dernier.

Faut-il croire que l’écrivain suisse RAMUZ et le musicien russe STRAVINSKY se soient rencontrés sur un nuage lorsqu’ils ont conçu l’histoire du soldat inspirée d’un conte folklorique russe en 1918,

Il s’agit d’un mimodrame pour théâtre ambulant destiné à être joué dans les villages, les campagnes pour divertir le public, pendant la guerre. C’est « la seule œuvre scénique avec allusion contemporaine » disait STRAVINSKY.

La façon dont la musique va mettre en mouvement les personnages, c’est déjà du cinéma, mais il fallait avoir l’idée de faire des soldats, des musiciens, des sortes de soldats du ciel, des petits anges armés de leurs seuls instruments devenant les arbitres d’une lutte sans merci entre un jeune soldat naïf et le Diable (l’armée ennemie).

Il faut l’entendre penser la musique de STRAVINSKY, tour à tour rêveuse, féminine, extravertie, elle cristallise toutes les exclamations du public, c’est elle qui a vocation d’illustrer musicalement chacune des actions des personnages que le narrateur énonce avec de courtes phrases.

Le « Il était une fois » terrible de la destinée du soldat frémit sous la plume de l’auteur qui craint déjà d’être allée trop loin. Et Zut, qui ne troquerait son violon à dix balles contre un magnifique crédit d’argent et de pouvoir ? Le jeune soldat ne résiste pas au Diable et découvre devenu riche qu’il s’est coupé du monde, de sa vieille mère, sa fiancée qui ne peuvent plus le reconnaître…

Et le conte finira mal parce qu’on ne peut pas tout avoir, être à la la fois celui qui est et celui qui était.

L’expérience est cruelle mais le soldat finit par faire contre mauvaise fortune bon cœur, accepter d’avoir tout perdu après avoir cru tout posséder.

« Qu’importe, doit se dire le jeune soldat contraint de suivre en enfer le Diable, j’aurai quand même été bousculé par l’essentiel, l’apparition de la fille du roi, qui absout par sa beauté et sa grâce toutes les désillusions». 

Le metteur en scène Stéphan DRUET avec une grande sobriété offre un magnifique écrin à cette histoire de soldat brochée par Ramuz et Stravinski dont les signaux sans fard conjuguent le merveilleux, l’innocence et l’antique sagesse.

Les musiciens semblent rêver tout en jouant et c’est de leur rêve que découle l’histoire de ce soldat, ce quidam, qui n’affiche qu’une seule broche, son inaltérable espérance.

Il va sans dire que tous les artistes sont complices par leur talent de cet instantané de fraîcheur qui émane du spectacle, notamment  :  Claude AUFAURE qui apporte sa distinction unique, Licinio DA SILVA en  diable plein d’esbroufe, Fabian WOLFROM,  le jeune premier et la danseuse  Aurélie LOUSSOUARN, divine. 

La plupart des contes sont de bois dormant, celui de RAMUZ et STRAVINSKY de bois musical enchanteur.

Ce spectacle ensorcelé devrait séduire aussi bien les adultes que les enfants !

Paris, le 28 Mai 2017                                 Evelyne Trân

Clair de Femme d’après le roman de Romain Gary au THEATRE GUICHET MONTPARNASSE – 15, rue du Maine 75014 PARIS – Du 19 mai au 2 Juillet 2017 – 19H les vendredis & samedis 15H les dimanches –

Mise en scène :
Alexandra Dadier

Adaptation Théâtrale :
Alexandra Dadier
Laurent Schteiner

Avec :
Guy Hassid
Isabelle Mérie
Alessandra Puliafico
Diana Sakalauskaité
Laurent Schteiner

 

Deux solitudes blessées et meurtries qui fusionnent l’espace d’un instant, l’espace d’une rencontre, c’est ce que raconte le roman  Clair de femme  de Romain GARY, publié en 1977.

Chez l’auteur de Clair de femme, la griffe du malheur est un chemin d’attaque vers le bonheur, son écriture mouvante et fluide entend se faufiler jusqu’à l’extase vers l’éblouissement du début à la fin.

Pourtant, Michel fait partie de ces individus qui n’atterrissent jamais, qui nient l’idée du commencement et de la fin. C’est à dire que si le mot fin arrive à s’incruster dans la cervelle, il est trop faible pour ne pas être délogé. Même le mot mort change de visage puisque son signifiant varie suivant les langues, remarque le Señor Galba (magnifique Guy HASSID), le personnage pittoresque du roman.

Lors de sa rencontre avec Lydia, Michel est en train de vivre la mort de son épouse atteinte d’un cancer. Cette dernière le conjure de l’oublier, d’aimer une autre femme.

Lydia de son côté doit se remettre du malheur de la perte de son enfant et de la paralysie de son mari suite à un accident. Malheureuse, elle est particulièrement sensible au désarroi de Michel : « Je m’y connais, dit elle, en signaux de détresse »

« Deux désespoirs qui se rencontrent, cela peut bien faire un espoir mais cela prouve seulement que l’espoir est capable de tout »

Si Romain GARY creuse le mystère de la rencontre entre Michel et Lydia, c’est à notre sens qu’il n’y pas chez lui une volonté de conclusion dans ce roman. C’est l’ineffable, l’impossible qu’il poursuit. Nous imaginons mal les héros se laver les dents sauf en pensant à autre chose.

L’adaptation théâtrale du roman par Laurent Schteiner et Alexandra DADIER, avec une jolie distribution, restitue l’ambiance feutrée, clignotante du récit.

Nous songeons à un poème intérieur que nous spectateurs ne pouvons atteindre que d’un point de vue extérieur. A moins de se reconnaître et c’est possible dans la froideur feinte de Lydia et l’ironie blessée de Michel :

« Les sanglots longs des violons y en a marre » s’écrie Lydia.

« Nous vaincrons, nous serons les plus forts » hurle Michel.

N’avons nous pas tout à gagner à les suivre dans leur rêve ?

Avec beaucoup de sensibilité, les comédiens incarnent avec simplicité l’idée que le temps n’épuise pas l’amour, il le prolonge à chaque instant, à chaque pause, à chaque rupture.

Paris, le 27 Mai 2017                      Evelyne Trân

CABARET LIBERTE AVEC LA PARTICIPATION DE BAKOUNINE, VIAN, DEVOS, MIRBEAU, HIGELIN… MISE EN SCÈNE CHARLOTTE RONDELEZ AU THEATRE POCHE MONTPARNASSE – 73 BD DU MONTPARNASSE 75006 PARIS – DU 18 MAI AU 13 JUILLET 2017 – LES MERCREDIS ET JEUDIS à 20 HEURES 45 –

  • Avec Céline ESPÉRIN
  • Sylvain KATAN
  • Vadim SHER
  • Charlotte RONDELEZ
  • Pierre VAL
  • Assistante à la mise en scène Pauline DEVINAT
  • Lumières François LOISEAU
  • Décors Julie MAHIEU
  • Accessoiristes Anaïs SOUQUET
  • Direction musicale Vadim SHER
  • Conseiller magie Romain LALIRE

Les notes du talentueux pianiste Vadim SHER, coulent mielleuses, vagabondes, sensuelles, elles courent sur l’échine des spectateurs, les uns assis sur des banquettes, d’autres attablés autour d’une table, nous voici au Cabaret liberté prisonnier de la Chère imagination, celle qui ne pardonne pas, dixit André BRETON.

Tous les rêves ne sont-ils pas permis grâce à la Chère imagination qui s’inspire par ailleurs très souvent de la piteuse réalité en lui infligeant, comme il se doit, des coups de balai en pagaille.

Balai de sorcière, ballet magique, dans un désordre trépidant, chacun y va de sa bulle, de ses pamphlets, de ses poèmes ou ses chansons pour dissoudre un à un les barreaux de la cage à oiseaux. Maître Canaille et associés – rendez vous compte à l’heure ou tous nos vestibules sont équipés de digicodes – apologisent le vol – s’essuient les pieds sur le paillasson de la pensée commune – que de poussière ! – pleurnichent au pied de leur moi « Mon moi original et fragile n’a pas été depuis longtemps écrasé par la foule ».

Qui se reconnaîtra dans cette foule ? Higelin, Vian, Mirbeau, Musset, Bakounine Brassens, Prévert, Brel, Devos ? Ils brassent de l’air, mine de rien tous ces trublions, et nous pourrions les accuser de scier la branche où ils sont assis mais ne s’agit-il pas d’une scie chantante, dansante et rieuse !

Y a pas à dire les comédiens et comédiennes ont du métier, de la niaque à en revendre, ils vous vendraient des bouts de ficelle, vous attaqueraient là où ça fait mal :

« Les bourgeois c’est comme les cochons
Plus ça devient vieux plus ça devient bête » 

Ils ne sont pas maso,non, non, ces spectateurs qui en redemandent de cette eau bénite anarchique ! Ils ont pour guide une meneuse de revue très inspirée Charlotte RONDELEZ adoubée si jeune par la Fée Imagination.

Faites-vous donc plaisir, Chers spectateurs, allez donc sans crainte à la rencontre de ces culbuteurs de la pensée commune et des lois en tout genre qui donnent de l’arthrite, soyez volants, poètes ! Et souscrivez au vœu de Louise Michel :

« Moi je voudrais que tout le monde fût assez artiste, assez poète pour que la vanité humaine disparût. »

Paris, le 26 Mai 2017                      Evelyne Trân

CONTAGION de François BEGAUDEAU AU THEATRE PARIS-VILLETTE – 211 AV JEAN JAURES 75019 PARIS du 6 au 18 Juin 2017

de François Bégaudeau / mise en scène Valérie Grail / scénographie Charlotte Villermet / lumières Jean-Luc Chanonat / avec Côme Thieulin et Raphaël Almosni

mardi 6 juin à 20h
mercredi 7 juin à 20h
jeudi 8 juin à 20h
vendredi 9 juin à 19h
samedi 10 juin à 20h
dimanche 11 juin à 16h
mardi 13 juin à 20h
mercredi 14 juin à 20h
jeudi 15 juin à 20h
vendredi 16 juin à 20h45
samedi 17 juin à 20h
dimanche 18 juin à 16h
► représentations hors les murs au Lycée d’Alembert les 31 mai et 1er juin (ouvert à tous, tarif unique)

L’homme est un papillon, au milieu de la foule, de loin c’est ainsi qu’on pourrait l’imaginer. Il fait partie d’un essaim, c’est un insecte qui a des antennes, c’est dire qu’il est à la fois récepteur et émetteur des informations qu’il reçoit de ses congénères.

Nous l’oublions souvent, l’homme fait partie du genre animal et il doit y avoir de grands points communs entre son comportement et ceux des autres animaux non civilisés, les autres animaux qui ne parlent pas , qui ne croient pas en Dieu mais qui sont pourtant doués de conscience, capables de souffrir et d’hurler à la mort.

L’homme en question n’est pas vraiment à l’aise dans sa posture d’adulte averti, de professeur du savoir face à des événements qui engendrent des émotions planétaires, visant à semer le trouble dans la fourmilière pour des raisons obscures, inconnues et néfastes.

Difficile de lutter contre un ennemi inconnu, un germe de virus susceptible d’affecter en priorité des jeunes gens non immunisés contre des prédateurs qui vont les utiliser comme armes destructrices.

François BEGAUDEAU dans sa pièce « Contagion » qui comporte 3 séquences, aux titres éloquents – contamination, radicalisation et exfiltration – met en scène un professeur d’histoire qui a été sollicité pour rendre compte du danger de radicalisation qui guette la jeunesse. Il prend conscience qu’il risque de se brûler les ailes sur un sujet si brûlant…

Est-il possible de regarder dans les yeux quelqu’un que vous soupçonnez d’être atteint d’une maladie contagieuse ? Ça s’attrape comment la haine, le désir de tuer, de sacrifier des vies innocentes pour faire valoir sa religion ? Qui sont ces jeunes qui rejoignent le camp de DAECH ? Ont-ils un dénominateur commun propre à la jeunesse celui de la vulnérabilité, l’inconscience, la crédulité ?

Le mal être de ces jeunes terroristes ne risque t-il pas de devenir contagieux, engendrant chez l’observateur, même de loin, un sentiment de malaise ?

Impossible pour le professeur d’interpréter un djihadiste mis en scène par un auteur dramatique, sans frémir.

A l ‘heure qu’il est nous n’avons pas de recul, et il est terrible de songer que les commetteurs d’attentats visent la légèreté de la jeunesse, sa joie de vivre. Que vont devenir ces jeunes, ces enfants qui n’auront pas eu droit à l’insouciance, qui vont devoir intégrer à l’idée de la vie celle de la mort toujours possible, dramatique.

Les protagonistes de la pièce, le professeur, l’adolescent, le journaliste, l’écrivain, portent sur leurs épaules une lourde épée de Damoclès qu’ils seraient tentés de rejeter le plus loin possible de leurs préoccupations comme Stéphane qui désespère de trouver « une zone où il soit possible de penser à autre chose ».

Côme THIEULIN qui interprète tour à tour l’adolescent, le journaliste et l’écrivain témoigne d’une grande maîtrise de jeu. Sa nervosité, son charisme servent parfaitement l’ambiance et les propos de cette pièce fiévreuse mais résolument ouverte, c’est à dire sans ambages, comme si ce qui importait à l’auteur, c’était le ressenti des personnages plus que la pertinence de leurs échanges.

Raphaël ALMOSNI complètement habité par son personnage est très émouvant.

La mise à scène adroite et efficace de Valérie GRAIL suit le rythme des battements de cœur des personnages qui savent que leur porte ouverte sur le monde va faire entrer dans leur domicile, voire même leur intimité, les témoignages entre autres des victimes des attentats. Fuir mais comment ? Même maladroitement, il faut oser laisser parler son cœur nous dit François BEGAUDEAU.

Paris, le 25 Mai 2017                     Evelyne Trân

PUZZLE d’Elisabeth BOUCHAUD – Adaptation du film Portrait d’une enfant déchue de Jerry Schatzberg AU THEATRE DE LA REINE BLANCHE – 2 Bis Passage Ruelle 75018 PARIS – du Mercredi 26 Avril au Samedi 10 Juin 2017 – du Mardi au samedi à 20 H 45 – Relâche le 27 Mai –

Distribution :

Adaptation du film
Portrait d’une enfant déchue
de Jerry Schatzberg
Elisabeth Bouchaud
Mise en scène
Serge Dangleterre
Scénographie et costumes
Kham-Lhane Phu
Avec
Elisabeth Bouchaud
Jean-Benoît Terral
Construction décor
Christian Jutan
Création lumière
Fabrice Blaise

Devenir juste une eau dormante lorsqu’on a connu la foudre de la lumière, éprouver n’être plus que l’étincelle rabattue par les vagues de souvenirs épars, disloqués, peut-être seuls des poèmes pourraient l’exprimer.

Adaptée du film « Portrait d’une enfant déchue » de Jerry SCHATZBERG avec Faye DUNAWAY, la pièce d’Élisabeth BOUCHAUD se focalise sur l’entretien entre Lou un ancien mannequin et Aaron le photographe de mode qui a travaillé avec elle et vient la voir pour faire un film sur sa vie.

De toute évidence, Lou est une personne déprimée, et nous le savons la dépression peut toucher n’importe quel individu. S’il est plus aisé d’imaginer un surmoi dévorant chez une star, d’après Freud, ce surmoi à l’état inconscient participe de la construction identitaire.

Nous découvrirons à travers les confidences de Lou que celle-ci apparemment est restée bloquée sur certains événements traumatiques qu’elle a refoulés parce que sa seconde nature qui réclamait la lumière, la reconnaissance, l’exigeait. Rattrapée par des conflits internes dont elle ne mesurait pas l’impact, elle a sombré dans la dépression.

Aaron est un homme de tact, très humain, il n’a rien à voir avec l’image d’un photographe de mode survolté . Il n’a d’ailleurs plus vraiment la posture du photographe, il est bien davantage celui qui écoute patiemment Lou et accepte d’être en retrait, c’est à dire de ne pas opposer ses propres sentiments sinon sa bienveillance vis à vis de Lou . Un tel homme existe t-il dans la réalité ? Sans doute Aaron compose t-il son personnage en rapport avec le personnage idéal que ne cesse d’être Lou. Une lumière qui faiblit n’est-elle pas toujours une lumière.

Lorsque Lou raconte son désarroi, le jour où elle a senti que ses pensées n’étaient pas en accord avec les costumes qu’elle portait pour la création d’une photo, nous comprenons que Lou est une artiste. Cela doit tout de même peser bien lourd l’image de la beauté et de la jeunesse ! L’être intime de Lou paraît être indépendant de l’image qu’elle donne, a donnée et pourtant ne s’en détache pas .

Le paysage intérieur de Lou a quelque chose de l’épave, de la ruine mais il est frémissant, terriblement émouvant. La belle scénographie de Kham-Lhane PHU l’évoque dans un décor champêtre, avec des matériaux simples, bois brut, chanvre, coton qui ont leur propre langage et qui se rapprochent de l’état d’âme de Lou, qui semble fuir désormais la lumière.

Tel un tableau impressionniste qui respire de tous ses pores, la pièce dégage un parfum mélancolique sucré amer pénétrant.

Les deux comédiens Élisabeth BOUCHAUD et Jean-Benoît TERRAL excellemment dirigés par Serge DANGLETERRE, en sont complètement imprégnés.

C’est beau, beau comme un poème de Baudelaire ou de Nerval, à contre-jour, aussi une histoire d’amour.

Paris, le 25 Mai 2017                                     Evelyne Trân

 

CHAT NOIR ! AU THEATRE 13/JARDIN – TEXTE ET MISE EN SCENE ETIENNE LUNEAU -1h30 sans entracte – conseillé à partir de 12 ans -du mardi au samedi à 20h – le dimanche à 16h du 16 Mai au 18 Juin 2017 –

 

Avec
Jean Barlerin,
Clément Beauvoir,
Isabelle Ernoult,
Clémentine Lebocey,
Etienne Luneau,
Elsa Robinne,
Joseph Robinne

D’après des textes, poèmes et chansons d’Aristide Bruant, Jean Richepin, Alphonse Allais, Rodolphe Salis, Adolphe Willette, Charles Cros, Stéphane Mallarmé, Edmond Haraucourt, Jules Vallès, Jules Jouy… Direction musicale Joseph Robinne, Décors et création lumières Nicolas Hubert

Que ne faut-il marier les genres ? Quand la grammaire courbe l’échine et que le bourgeois devient gueux, qu’il rampe les murs comme un chat noir, imaginons qu’il soit heurté de plein fouet par quelques ombres gigantesques, Verlaine, Hugo, Richepin, Aristide Bruant à l’enseigne du célèbre Cabaret du Chat noir, lequel naquit au pied de la butte Montmartre en 1881, quelques années avant l’édification du Sacré Cœur. Par un chemin de traverse, si vous avez le cœur libertaire, empruntez donc la rue du Chevalier De La Barre en souvenir de son chemin de croix

Rodolphe SALIS, dit-on, faisait commerce d’images pieuses avant d’avoir l’idée lumineuse de faire entrer dans sa taverne où l’absinthe coulait à flots, les poètes et les chansonniers.

Lieu de rencontre incontournable de la Bohème, capharnaüm des extravagances des peintres, illustrateurs, décorateurs, précurseurs du dadaïsme, le Cabaret fit la renommée évidemment d’Aristide Bruant, de Richepin et de bien d’autres écrivains un peu oubliés qui assuraient la rédaction de la Revue le Chat noir destinée à promouvoir le cabaret.

Quel bonheur de découvrir ou de redécouvrir la chanson des Cloches de baptême de Richepin «  Car toujours, ils naîtront comme naissent d’un étron des roses »,de jouir du concert du pétomane qui chante du derrière musicalement, baryton, ténor ou basse.

Le Chat Noir n’est pas une coterie » clament en chœur les artistes à la fois comédiens et musiciens qui ont fort à faire pour chatouiller le public »ce monstre à mille têtes », s’attaquer au béton de l’ordre  en l’apostrophant « Alors tas d’horloges, tachez de vous dérégler ! »

La poésie règne dans le spectacle mis en scène par Étienne LUNEAU, l’inventivité aussi notamment dans la scène savoureuse où Rodolphe est mis en croix. Et puis, il y a cette apparition magique du théâtre d’ombres, qui randonne le temps.

Nos anciens seraient t-ils nos modernes d’aujourd’hui ? Une mine à trésor que tous ces chansonniers, poètes du désordre !  Que le public soit donc au rendez vous de leur inspiration assoiffée de liberté, de joie de vivre, en faisant corps avec cette belle équipe de comédiens musiciens qui possède toute la fraîcheur requise, pour pincer l’âme des poètes et des gueux !

Paris, le 21 Mai 2017                   Evelyne Trân

 

 

 

L’OMBRE DE STELLA – de : Pierre Barillet, mise en scène : Thierry Harcourt, avec : Denis D’Arcangelo AU THEATRE DU ROND POINT – SALLE : JEAN TARDIEU – 2 bis avenue Franklin D. Roosevelt Paris 8e – DU 16 MAI AU 11 JUIN 2017 – HORAIRES : DU MARDI AU SAMEDI, 20H30 – DIMANCHE, 15H30 – RELÂCHE : LES LUNDIS, LES 21, 25 MAI ET LE 4 JUIN DURÉE : 1H15 –

 

Auteur : Pierre Barillet
Réalisateur/Metteur en Scène : Thierry Harcourt
Interprète : Denis D’Archangelo

Et moi , et moi, et moi ?! Est-il possible d’avoir un ego aussi éclaboussant, voire offensif que celui de Mylène, l’ombre de Stella une vedette de cinéma d’avant guerre ?

Vivre par procuration, curieux destin ! Mylène clame son existence mais à l’abri, à l’abri des regards, des projecteurs qui finiront par faner la belle Stella. L’œil était dans la tombe et regardait Stella .

Le soliloque éperdu de Mylène, ce curieux personnage qui n’a pas cessé de s’accrocher à la traîne – poussière d’étoile – de Stella prête à sourire.

Et pourtant il en faut du panache, de la gourmandise, de la passion, pour s’enfoncer jusqu’à la lie de la lumière, taper du pied pour faire sangloter la sinistre réalité.

Mylène poursuit à son corps défendant une ombre, l’ombre d’un amour impossible celui d’une domestique pour sa patronne, sa reine, son étoile (Ruy BLAS sévit toujours). Elle est ridicule, hugoesque, mais son appétit d’ogresse pantelante, vu qu’elle l’assume, nous éclaire sur cette part incongrue et omniprésente du fantasme, de l’imaginaire refoulé dans l’ombre.

C’est l’histoire de Stella, cette vedette « people » d’une époque révolue où les déesses du cinéma avaient pour nom, Greta GARBO, ANABELLA, Viviane ROMANCE etc. qu’égrène à bâtons rompus Mylène.

Le portrait que Mylène fait de Stella finit par suffoquer sous la charge de ses frustrations. Un magnétophone enregistre tout ce qu’elle dit, destiné à devenir la matière d’une biographie de Stella.

Mais il n’y a pas photo, la mise en scène de Thierry HARCOURT met en évidence la spectaculaire personnalité de Mylène qui, une fois sortie de l’ombre, refusera toujours de souffler sur la bougie Stella !

Denis D’ARCANGELO incarne à ravir cette Mylène ravageuse, amoureuse humiliée mais l’œil aussi étincelant qu’une Artémis vestale de Vénus.

Paris, le 20 Mai 2017                       Evelyne Trân