Texte , vidéos et idée originale : Thibault Amorfini
Mise en scène : Brigitte Sy
Assistant mise en scène : Ludovic Lamaud
Musique : Aurore Juin
Avec : Thibault Amorfini, Erwan Daouphars en alternance avec Ludovic Lamaud, Céline Groussard en alternance avec Hélène Viviès
Participation vidéo : Laurent Bréchet et Slim El Hedli
Vidéo : Caroline Grastilleur, Boris Carré, LeCollagiste
Scénographie et création lumières : Boris Van Overtveldt
Si vous rencontrez un jour dans la rue de BELLEVILLE, Monsieur BELLEVILLE, nul doute que vous aurez envie de lui décocher un sourire.
Ça fait du bien de penser que dans son quartier illuminé de lumières jaunes et vertes, de toutes sortes, celles des fruits et légumes, des enseignes des commerces et des personnes, même si vous vous sentez un peu noyé au milieu de la foule des couleurs, des odeurs, il y a quelqu’un prêt à vous accueillir avec son humeur chaude et ensoleillée, quelqu’un qui aime tant son quartier qu’il souhaite partager avec vous cette petite liqueur d’ange poétique et subtile qui lui est propre.
Monsieur BELLEVILLE est un rêveur de rues. Evidemment, il faut être un peu décalé dans la tête pour croire que tout le monde, il est beau, il est gentil. Qu’importe Monsieur BELLEVILLE n’est pas moraliste, il n’a pas dû faire science po, et si son cœur n’est pas aussi léger qu’une feuille de Prévert, justement il sait rebondir en pleine impression au quotidien, et même en quatre saisons, au gré des aventures de son regard qui devient une sorte d’entonnoir kaléidoscopique de son terrain de jeu.
La rue est pleine d’amuse-gueules pour la pensée qui s’y frotte comme le museau d’un chien toujours en quête d’odeurs connues et inconnues, qui dresse les oreilles à la hauteur des chevilles des passants .
Monsieur BELLEVILLE dit que la rue est un poème en plein mouvement. Toutes sortes de grumeaux de rêves s’y déplacent à travers les personnes qui l’empruntent pour un jour, pour une vie, pour une rencontre. Oui, c’est fantastique en soi.
Monsieur BELLEVILLE se présente comme témoin « d’une époque décousue et sans raison» mais à vrai dire son mouchoir de rêves a beau tremper dans une belle flaque d’aujourd’hui, nous ne pouvons-nous empêcher de penser que Richepin, Villon et d’autres multiples poètes anonymes sont passés par là. En témoignent, la musique et la voix qui se réveillent au son des images avec Aurore JUIN.
En grande couturière, Brigitte SY, à la mise en scène, installe la magie de ces images revenantes – qu’on appelle cinéma – qui crépitent sous les paroles de l’arpenteur de la rue de Belleville, Thibault AMORFINI.
Saluons aussi la belle présence d’Hélène VIVIES en double féminin de Monsieur BELLEVILLE ainsi que toute l’équipe de ce spectacle tout ruisselant de poésie et de vie, tendre, facétieux et interactif. Le public s’y croit vraiment à BELLEVILLE !
Paris, le 1er Mai 2014 Evelyne Trân
