En pensant au peintre algérien Ali RAHMANE qui tenait son atelier dans un café de Paris

[singlepic id=171 w=320 h=240 float=none] Il n’est jamais question que d’aimer.  Elle a refoulé tant de sanglots, la vilaine, qu’elle ne voit pas comment un tableau lui parlerait encore. Et pourtant et pourtant, par mille postures acrobatiques, elle poursuit encore le regard du peintre. Elle a l’impression que c’était encore hier dans un rêve qu’ils parlaient ensemble de la mort. Après c’est fini disait-il, Mais comment se prononcer lorsqu’on parle d’un sujet si grave. Ils étaient en train de parler, ils remuaient ensemble des souvenirs et soudain elle a eu l’impression d’un inachèvement terrible. C’est à dire qu’ils n’avaient pas fini de discuter. Qu’il était mort, certes, mais que leur conversation pouvait continuer à l’infini. Le temps faisait des manières, voilà tout. Il ne fallait pas avoir peur de la mort. Il fallait continuer le voyage. Avoir du cristal dans la main comme la main du peintre apôtre qui converse avec toutes choses et qui redevient facteur du soleil sur la toile et qui dit en riant  « C’est un bonheur étrange d’avoir servi d’ombre aux choses que je voulais montrer ».

Elle est si solaire l’habitude qu’il suffit parfois d’un moment de découragement pour voir apparaître toutes ces choses que l’on niait tout à l’heure. Car le geste est infini de celui qui donne à voir pour juste te rencontrer.

Evelyne Trân

 

Autodidacte, et passionné de peinture, Ali RAHMANE a réalisé dans des moments de très grande détresse des oeuvres qui traduisent son état du moment. « Je souffre de cette passion que j’aime au-dessous de tout, qui est là constamment en moi ; la peinture me dévore, je suis obsessionnellement malade, squatté corps et âme par elle, je travaille jours et nuits, à dessiner ou à reproduire les images qui me trottent dans la tête, je retrouve la liberté. A travers la peinture j’ai découvert pour la première fois que j’étais un homme libre ». Ces mots expriment la passion sans commune mesure qu’il voue à cet art. Ali RAHMANE nous a quittés une nuit de mars 2007.   

Sources : http://www.telephonearabe.net/

Centre culturel Algérien 171 Rue de la Croix Nivert 75015 PARIS

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